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Permis de conduire: Faudrait-il imposer des tests d'aptitude psychologique?
Publié dans Les ECO le 20 - 01 - 2020

Faut-il commencer à sonder la stabilité psychologique des personnes soumissionnant à l'examen d'octroi du permis de conduire ? Faudrait-il instaurer des tests d'aptitude en la matière et en faire un passage obligé avant de décerner l'autorisation de conduite aux citoyens ? Face aux comportements irresponsables de certains conducteurs, qui d'entre-nous ne s'est jamais indigné de l'octroi de permis de conduire à des personnes qui ne font pas montre de maturité ou de responsabilité sur les routes ?
Le sujet a encore été remis sur le tapis avec la polémique suscitée par la vidéo postée récemment sur les réseaux sociaux et qui montrait un jeune homme conduisant sa véhicule en donnant du dos à la route, et faisant tourner le compter à des limites extrêmes de vitesse.
L'individu en question a certes été très vite appréhendé par les services de police pour « excès de vitesse » et «conduite mettant la vie d'autrui en danger», mais les cas de ce genre sont légion.
Ces démonstrations de force, filmées pour la postérité ou pas, alertent en effet sur les conditions d'octroi des permis de conduire. Connaître par cœur le Code de la route et les règles de base de la conduite est-il suffisant pour être considéré « apte » à manier un véhicule ?
Depuis l'an 2000, le nombre de décès annuels sur les routes a fluctué entre 3.000 et 4.200, sans tendance claire. Le nombre des morts sur les routes par 100.000 habitants au Maroc a certes diminué de 22% entre 2000 et 2018, mais la moyenne des décès par 100.000 habitants demeure encore conséquente. En 2018, 9,9 morts sur route par 100.000 habitants ont été enregistrées, contre 12,7 en 2000. À titre de comparaison, la moyenne de l'Union européenne compte 4,9 décès pour 100.000 habitants en 2018.
Si ces chiffres confirment un constat, c'est bien celui que l'aspect psychologique et mental est à prendre très au sérieux lorsqu'il s'agit d'évaluer la capacité d'un individu à conduire ou encore sa compétence en la matière. Troubles psychologiques, immaturité, insouciance, plusieurs facteurs font que plusieurs conducteurs font fi du Code de la route et de la sécurité des autres usagers.
L'avis de la psychologue clinicienne Khaoula Chergaoui abonde d'ailleurs dans ce sens. Réagissant au cas du jeune «Ould Lfchouch » qui a défrayé la chronique récemment, la spécialiste fait remonter la tendance à se vanter de ce genre de «prouesses », aux sociétés primitives, où les comportements de prises de risques faisaient partie des rites de passages accompagnant le changement de statut social des jeunes individus.
La réussite des épreuves difficiles, dangereuses était félicitée, encouragée, ajoute Dr Chergaoui. « Le sujet les traversant est un Héros, méritant le respect et la considération des membres de sa tribu, consolidant ainsi sa place dans le clan », souligne la clinicienne.
À cela, détaille Dr Chergaoui, s'ajouterait un autre élément déterminant, celui du regard de l'autre. « Que vaut un héros s'il n'est pas reconnu en tant que tel aux yeux de l'Autre ? Alors, aliéné par l'idéal héroïque, le sujet cherche à faire témoigner les autres de ses prises de risque à travers des mises en spectacle », explique la même source en faisant allusion à la diffusion par ces « kamikazes des routes » des photos et vidéos de leurs « performances ».
Respecter la loi, ajoute le Dr Cherqaoui, suppose la présence de fonctions paternelles opérantes et structurantes accompagnées d'une intégration du sens des interdits, des limites (les siennes et celles des autres). C'est dans ce sens que pour tenter de palier au fléau des excès de vitesse sur la route et des prises de risques auto et hétérodestructeurs de la part des conducteurs, il serait d'un grand apport de questionner tout d'abord le contexte social marocain dans son rapport aux limites de soi et d'autrui, au respect de l'autre dans son altérité dans le cadre socioéducatif actuel. Cela dans le but de tenter d'approcher le contexte où évoluent les citoyens de demain qui seront d'abord en mesure d'être formés pour un permis de conduite avant l'obtention du permis de conduire.
D'autre part, ajoute la psychologue, les responsables des mesures de la réglementation de l'obtention du permis de conduire gagneraient à recourir à l'expertise de différents professionnels de la santé mentale, en vue d'établir une évaluation précoce en intervention directe ou en formant les moniteurs à soulever certains traits de tendances à l'impulsivité et aux passages à l'acte. Les excès de vitesse et la conduite imprudente ne sont qu'une expression symptomatologique parmi tant d'autres de certains mal-êtres psychiques qui gagneraient à être repérés et pris en charge.
Repenser certaines modalités du rappel à l'ordre suite aux transgressions des règles du Code de la route en intégrant des évaluations psychotechniques après un nombre d'infractions commises, en évaluant certains processus cognitifs et des croyances propres au conducteur et relatives à ses performances, seraient d'un apport considérable, ajoute notre source.


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