Le rapport annuel 2019 sur la sécurité routière fournit un aperçu des performances en matière de sécurité routière dans 41 pays dont le Maroc, vient d'être mis en ligne, le Maroc enregistre des progrès, mais des efforts doivent toutefois être fournis. Le rapport, publié annuellement par Le Forum international des transports (FIT) indique que Le Maroc a enregistré une diminution globale du nombre de morts sur les routes en 2017 et en 2018. Selon des données de la police, 3.485 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route au Maroc en 2018. Cela représente une baisse de 6,5% par rapport à 2017. En 2017, 3.726 décès sur les routes ont été enregistrés, une baisse de 1,6% par rapport à 2016. Dans l'ensemble, entre 2016 et en 2018, le nombre de morts sur les routes a diminué de 7,9%. Depuis 2000, le nombre de décès annuels sur les routes a fluctué entre 3.000 et 4.200, sans tendance claire. Le nombre des morts sur les routes par 100.000 habitants au Maroc a diminué de 22% entre 2000 et 2018. En 2018, 9,9 morts sur route par 100.000 habitants ont été enregistrées, contre 12,7 en 2000. À titre de comparaison, la moyenne de L'Union européenne compte 4,9 décès pour 100.000 habitants en 2018. Le Maroc a enregistré 10 morts sur les routes pour 10.000 véhicules immatriculés en 2016. Cela représente une diminution de 54% par rapport à 2000, où le taux de décès dans des véhicules immatriculés s'élevait à 21,7. Cette diminution importante s'inscrit dans le contexte d'une augmentation rapide du nombre de véhicules immatriculés, qui a plus que doublé entre 2000 et 2016. Ce taux reste toutefois extrêmement élevé par rapport aux autres pays de l'International Traffic Safety Data and Analysis Group (IRTAD). Concernant les pertes par types d'usagers de la route, les usages vulnérables viennent en première place des victimes. En 2017, ils représentaient 63% de tous les décès sur les routes (29% de motocyclistes, 28% de piétons et 6% de cyclistes). Les usagers de voitures ont représenté 30% des décès sur les routes. L'augmentation de 162% du nombre de motocyclistes tués entre 2000 et 2017, est un grave sujet de préoccupation selon le rapport. Il est lié à la très forte augmentation du nombre de motos dans le parc de véhicules à moteur, combinée à un faible taux de port du casque. Au cours de la même période, le nombre de morts sur les routes, parmi les occupants de voitures a également fortement augmenté, de 61%. Selon les données rapportées, le nombre de piétons tués a diminué de 9% entre 2000 et 2017. Dégats matériels et causes des accidents Les accidents de la route représentent un coût important pour la société marocaine. En 2017, les accidents ont coûté près de 2 milliards d'euros. Selon les estimations de la Banque mondiale, les pertes liées aux accidents de la circulation représentent près de 2% du PIB marocain. Le comportement des usagers de la route est un facteur déterminant de la performance d'un pays en matière de sécurité routière. L'excès de vitesse est l'une des principales causes d'accidents de la route. Au Maroc, environ 8% de tous les décès sur les routes en 2017 avaient pour cause la vitesse. La consommation d'alcool a été citée comme facteur contributif dans 2% des cas. Parmi les problèmes croissants pour la sécurité routière au Maroc figure la distraction, par exemple à travers l'utilisation de téléphones mobiles en conduisant. Une enquête menée parmi 3.031 automobilistes, a révélé que 75% des automobilistes ont admis avoir utilisé leur téléphone en conduisant au cours des douze derniers mois. La part de la somnolence et de la fatigue en tant que facteur causal dans les collisions est particulièrement préoccupante. En 2017, sur la base des données de la police, il a été estimé qu'environ 1,5% des collisions étaient dues à la somnolence et à la fatigue. Une autre étude, réalisée en septembre 2017, le taux de port de ceinture de sécurité en zone urbaine était de 60% pour les conducteurs et 57% pour les passagers avant. Dans les zones rurales, le taux d'utilisation est de 72% pour conducteurs, 65% pour les passagers avant. Malgré les progrès, ces taux d'utilisation restent trop bas. De nombreuses vies pourraient être sauvées si la ceinture de sécurité était utilisée ajoute le rapport. La première stratégie nationale de sécurité routière a été mise en œuvre entre 2004 et 2013 et a conduit à des progrès, mais ceux-ci n'étaient pas homogènes sur toute la période. Stratégies de l'état pour la sécurité routière Pendant la période 2006-08, le nombre de décès a augmenté, avec des taux de croissance comparables à ceux de la période antérieure à la stratégie. En outre, une augmentation significative a été enregistrée en 2011 (12% de morts sur les routes en plus par rapport à 2010). Cependant, une diminution du nombre de morts sur les routes a été enregistrée en 2010 et au cours de la période 2012-13. La baisse s'explique par la mise en œuvre d'un mémorandum du ministre de la Justice ordonnant le retrait du permis de conduire pour infraction au Code de la route. L'annulation de ce mémorandum au cours du premier semestre 2006 a entraîné une augmentation du nombre d'accidents de la route. La baisse en 2010 s'explique par le lancement du nouveau Code de la route. Cependant, le manque d'application de la loi a entraîné une augmentation du nombre de victimes de la route enregistrées en 2011. Plusieurs mesures visant à améliorer la gestion de la sécurité routière ont été récemment mises en place, dont la création de l'Agence nationale de la sécurité routière a été annoncée en 2018. L'agence devrait être opérationnelle en janvier 2020. L'agence sera chargée de la coordination, de la mise en œuvre et de la gestion de toutes les actions liées à la sécurité routière : pilotage de la Stratégie nationale de sécurité routière, émission de cartes d'immatriculation de motocyclettes et de véhicules à moteur, examens du permis de conduire, système de points d'inaptitude la gestion, inspections techniques et de tous les véhicules à moteur, délivrance d'autorisations aux auto-écoles et leurs instructeurs, campagnes de communication, etc. Près de 552 radars fixes et de 280 radars mobiles pour le contrôle de la vitesse ont été placés en 2018. 10 000 casques de vélo et de 10.000 casques de moto ont été distribués en 2017. Application améliorée des règles de circulation, des documents de circulation et des limitations de vitesse. Et la signalisation routière a été renforcée sur 5.200 km de sections de routes dangereuses.