La Cour des comptes de l'Union européenne pointe du doigt la finalité des aides réservées au Maroc depuis 2004, d'un montant total de 1,4 MMDH. Lesdites aides, réservées à l'équité de l'accès aux services sociaux de base, au développement durable et à l'Etat de droit, n'auraient pas atteint leurs objectifs. Le rapport de la Cour des comptes considère qu'il serait opportun de concentrer les aides sur des secteurs limités afin d'atteindre le niveau de fiabilité escompté, ce qui signifie probablement une révision à la baisse de ces aides pourtant très importantes pour le Maroc. L'on rappelle que le Maroc bénéficie depuis des années d'autres aides comme celles des Etats-Unis, gérées par une agence dédiée basée à Rabat, qui se charge pratiquement de la maîtrise d'ouvrage des aides américaines. S'agissant des pays du Golfe, cela fait belle lurette qu'ils ne transfèrent plus leurs aides sous forme de cash. Ils financent des projets après étude de dossier et montage financier pour un financement progressif et, enfin, procèdent au suivi de la mise en œuvre. En d'autres termes, le constat de la Cour des comptes européenne pourrait avoir comme conséquence un changement du mode opératoire du mécanisme des aides. L'incapacité à utiliser les aides à bon escient renvoie à une utilisation partielle des budgets d'investissement alloués chaque année puisqu'il reste à chaque fois un reliquat inutilisé. Le gouvernement gagnerait à traiter ce sujet avec beaucoup d'intérêt dans l'objectif de développer davantage la manne des aides étrangères. Cela ne sera possible que grâce à une utilisation optimisée et efficace des flux financiers reçus de l'étranger, en cash ou en financement de projet. Cela me rappelle le cas d'un barrage que l'Etat du Qatar voulait financer et construire pour répondre à un besoin de la population de Guelmim, et le nombre d'années qui avaient été nécessaires pour obtenir les multiples autorisations !