La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) se met au commercial. Cette nouvelle approche semble se dévoiler à travers la nouvelle carte «Rahati+», une sorte de complémentaire à «Rahati», lancée depuis 2009. Le petit «plus» dote la carte de nouvelles offres commerciales, mises au point par la multiplication de partenariats privés. L'objectif de cette nouvelle démarche vise à «associer des offres commerciales avantageuses à la Carte Rahati, pour en faire une carte d'accès privilégiée à un ensemble de prestations et de services avec des conditions plus intéressantes», explique le top management de la Caisse. Côté technique, les offres que présente cette nouvelle carte sont essentiellement fournies par des partenaires sélectionnés dans les domaines de l'assurance, du voyage, de la consommation ou encore de la santé. Aussi, plusieurs conventions ont été signées avec différents partenaires, dont Axa Assurance Maroc, afin de mettre en place une gamme de produits destinée aux retraités affiliés à la CIMR. Dans le panel d'offres, des formules d'assurance automobile, d'assistance, des produits et des services sont dispensés par AXA Assurance Maroc & AXA Assistance Maroc. Autre volet sur lequel s'articule cette nouvelle stratégie, celui du tourisme. Une convention a été signée dans ce sens avec le groupe Accor, offrant des tarifs préférentiels sur toute la gamme des hôtels du groupe Accor. Une Caisse plus moderne Dans la série de conventions, on compte également un accord signé avec la CTM, portant sur le transport terrestre. Pour rappel, toutes ces nouvelles offres se déclinent dans la carte Rahati, qui est une carte monétique interbancaire destinée aux retraités de la CIMR faisant même office de Carte Allocataire et de moyen de paiement de la pension CIMR. «La mise en œuvre de la carte Rahati s'est effectuée dans le cadre de l'amélioration de la qualité de service aux allocataires, permettant de réduire les démarches administratives pour une meilleure maîtrise des délais de paiement des pensions», explique Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR. Pour une vision plus chiffrée, 118.555 retraités utilisent aujourd'hui la carte Rahati et la CIMR, dans le cadre de sa stratégie d'amélioration des services, continue de développer de nombreux téléservices. Ces derniers visent à présenter une plateforme de paiement automatisée et sécurisée, qui reste aujourd'hui utilisée par 3.746 entreprises, soit 80% des adhérents CIMR, pour un volume de transactions de 1,4 milliard de DH. Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR Les Echos quotidien : Combien coûte concrètement la carte Rahati à la CIMR ? Khalid Cheddadi : Il n y a pas de coût pour la CIMR. La carte Rahati est délivrée par la banque. Les frais sont ainsi supportés par le retraité à hauteur de 60 DH/an, ce qui veut dire 5 DH/mois. Ceci représente un coût très modeste et en retrait avec ce que payait le retraité avant la mise en place de la carte Rahati et qui était de l'ordre de 10 DH/mois. En outre, nous avons obtenu de la Banque Populaire l'exemption des retraités dont la pension est inférieure ou égale à 500 DH, estimant que les 5 DH pourraient être assez significatifs pour ces personnes. Comment avez-vous agencé les différentes conventions récemment signées dans le cadre de la mise en œuvre de Rahati+ ? Nous avons fait des consultations au préalable. Par exemple, en matière d'assurance, nous avons eu des discussions avec toutes les compagnies, afin de leur présenter le projet, pour dans un second temps examiner leurs propositions. Pour ce qui est de la CTM, par contre, je tiens à souligner que c'est un cas particulier, puisqu'il n'existe pas d'autres compagnies de transport au Maroc, organisées, aux lignes nombreuses, et qui desservent dans toutes les villes, ce pourquoi nous avons négocié directement avec la CTM. Dans le cas du groupe Accor, nos critères de sélection on été les suivants : le groupe devait posséder des unités hôtelières dans les différentes gammes de 3 et de 5 étoiles, un peu partout au Maroc, pour que l'offre puisse couvrir tout le territoire national. Accor répond à ces critères, mais nous avons aussi d'autres groupes avec lesquels nous sommes en contact pour compléter l'offre. Quelle stratégie de développement la CIMR compte-t-elle adopter dans les années à venir ? Notre stratégie est axée sur le développement des adhésions. Vous n'êtes pas sans savoir que le régime de la CIMR est un régime facultatif. Il est important pour nous de recruter de plus en plus d'entreprises et, en ce sens, nous avons une activité de recrutement qui est très développée et agressive. Nous avons aussi un accord avec la Banque Populaire pour nous introduire auprès de ses clients PME-PMI, ce qui donne d'excellents résultats d'ailleurs. Nous menons aussi une campagne de sensibilisation pour le rachat des points dans le but de faire fructifier la retraite de nos allocataires. La CIMR étant à la base une association à but non lucratif, notre besoin de recruter de plus en plus d'entreprises vise à rendre service aux salariés et à leur permettre de se constituer une retraite.