La marque Maroc peine à s'imposer dans un marché de plus en plus concurrentiel, et le nouveau protectionnisme ne saurait être utile en l'absence d'une mise à niveau de l'entreprise marocaine. Car il ne faut pas voir d'un mauvais œil la percée d'entreprises étrangères, notamment turques, dans nos différents marchés sans procéder à une autocritique concernant la qualité du livrable des opérateurs marocains. L'objectivité veut qu'on analyse le rapport qualité-prix des deux bords, et celui qui assure le meilleur service au meilleur prix s'impose de fait. Maintenant, pour des raisons socio-économiques, il faudrait instaurer une marque Maroc S.A, encourager le «made in Morocco» mais aussi exiger des entreprises marocaines la même qualité, sinon une qui soit supérieure. Il y a quelques jours, la mairie de Casablanca a annulé un marché public relatif aux deux lignes (3 et 4) du tramway pour un montant de 1,5 MMDH puisque seules quatre entreprises étrangères étaient en lice. Il fallait apporter quelques ajustements à même de rendre la concurrence possible, et l'éligibilité des entreprises marocaines envisageable. Une initiative louable mais qui ne pourrait suffire en l'absence d'entreprises marocaines capables de relever le défi et de le remporter dans la durée. À Agadir, un scandale a éclaté en rapport avec un marché de voirie confié à une entreprise marocaine dont le rendu s'est avéré être un énorme fiasco au grand dam des Gadiris. Ce n'est certes pas l'exemple à citer car nombreux sont les contre-exemples mais c'est un prétexte légitime pour rappeler que la préférence nationale doit être guidée par le réalisme du marché, non par un chauvinisme patriotique. Garantir des produits et services de qualité et exiger de plein droit l'accès aux marchés publics. Pas un seul Marocain ne rechignerait à acheter un produit national présentant le meilleur qualité/prix.