Le nouveau documentaire de Kamal Hachkar sera présenté à la 18e édition du Festival international du film de Marrakech qui aura lieu du 29 novembre au 7 décembre. «Dans tes yeux, je vois mon pays», qui relate le parcours de la chanteuse Neta Elkayam sur les traces de ses origines musicales, sera présenté dans la section «Panorama marocain». Après le succès de «Tinghir Jérusalem», Kamal Hackhar revient avec «Dans tes yeux, je vois mon pays», un documentaire à la fois touchant et nécessaire sur l'héritage musical judéo-marocain. «J'avais compris en faisant mon premier film «Tinghir Jérusalem» que je n'en avais pas fini avec cette thématique judéo-marocaine. Mon deuxième film continue d'explorer cette part juive de l'identité marocaine à travers les figures de la troisième génération», affirme le réalisateur franco-marocain. «Mon projet s'articule autour de cette idée de nos mémoires retrouvées et de cette nécessité de recréer des liens par la culture entre nos jeunes générations.C'est une manière aussi de défier la fatalité de la grande Histoire qui a séparé nos parents», ajoute-t-il.Neta Elkayam est une artiste dont le père est né à Tinghir et la mère à Casablanca, et Amit Haï Cohen, un pianiste autodidacte dont la mère est née à Tizgui, village berbère proche de Ouarzazate et son père à Djerba. Amit et Neta ont grandi dans la même ville à Netivot et sont mariés depuis peu. Ils parlent couramment la darija et l'arabe palestinien. Ils vivent à Jérusalem. Ensemble, ils ont créé un groupe où ils se réapproprient et revisitent leur héritage musical judéo-marocain.À la vie comme à la scène, ils explorent cette dualité identitaire, comme pour réparer les blessures de l'exil de leurs parents. «Dans tes yeux, je vois mon pays» les suit durant un voyage au Maroc jalonné de rencontres musicales, qui va transformer leur perception de qui ils sont et de ce qu'ils veulent devenir. Se dessine alors le rêve de recréer des ponts avec le pays de leurs ancêtres. Chemin faisant, ils rencontrent Fanny Mergui, née à Casablanca. Après de longues années à l'étranger, elle se réinstalle au Maroc et milite pour la préservation de cette mémoire de la coexistence. Un documentaire d'une grande délicatesse réalisé par Kamal Hachkar, cinéaste indépendant franco-marocain. Né au Maroc, il quitte son pays natal à l'âge de 6 mois avec sa mère pour rejoindre son père immigré en France. Toute son enfance a été rythmée par les déplacements de son père ouvrier. De tous ces déplacements, il a conservé une tendresse particulière pour les déracinés. Titulaire d'une maîtrise en histoire de l'Université de la Sorbonne, il devient ensuite professeur d'histoire. En 2012, il réalise son premier long métrage documentaire, «Tinghir Jérusalem: les échos du mellah». Sélectionné dans de nombreux festivals du monde, le film a remporté plusieurs prix et suscité un débat national sur les identités plurielles du Maroc.