Pour la quatrième fois en quatre ans, les Espagnols sont retournés aux urnes. Les élections législatives anticipées tenues hier dimanche en Espagne ont été marquées par la victoire du Parti socialiste ouvrier espagnol, une montée fulgurante du parti de l'extrême droite Vox, qui est devenu la troisième force politique du pays, et l'effondrement de Ciudadanos. Après le dépouillement de 99,99% des bulletins de vote, le parti socialiste, qui espérait obtenir une majorité, compte 120 sièges avec 28% des voix, contre 123 députés et 28,7% des suffrages lors du scrutin du 28 avril dernier. Malgré cette victoire, le PSOE devra nouer des alliances pour atteindre la majorité absolue, à savoir 176 élus sur les 350 que compte la chambre basse du parlement. Concernant les relations entre le PSOE et le Maroc, cette victoire permettra aux deux pays voisins de poursuivre leur coopération dans divers secteurs, notamment sur la question sensible des migrants. « Nous avons réussi à réduire de plus de 50% le nombre d'immigrés clandestins atteignant nos côtes grâce à la coopération avec nos partenaires, en particulier avec le Maroc », avait déclaré Pedro Sanchez lors d'un débat télévisé organisé avant les élections législatives, avant de plaider pour une « approche humanitaire, un dialogue et une coopération avec les pays d'origine et de transit tels que le Maroc » pour lutter contre les flux migratoires illégaux. Quant au PP, il s'est classé en deuxième position avec 20,82% des suffrages et 88 députés, soit 22 sièges de plus que ceux obtenus lors des échéances précédentes, a pu améliorer son résultat, après avoir enregistré en avril dernier l'un des pires résultats de son histoire (66 sièges). Par ailleurs, la plus grande surprise de ces législatives demeure le score obtenu par le parti de l'extrême droite Vox, qui a récolté 15,09% des voix exprimées et 52 sièges, enregistrant une hausse de 28 sièges par rapport aux législatives anticipées du 28 avril dernier, où il avait fait son entrée pour la première fois au parlement espagnol. Le parti d'extrême droite est ainsi devenu la troisième force politique du pays, rééditant une percée réalisée lors des élections régionales andalouses de décembre dernier lorsqu'il avait fait aussi son entrée pour la première fois au parlement de cette région autonome, avec 12 députés. La liste du parti d'extrême gauche, Unidas-Podemos a vu son résultat reculer de 7 sièges, en passant de 42 sièges obtenus lors des élections précédentes à 35 députés actuellement. L'autre fait marquant de ces législatives, la dégringolade de Ciudadanos (centre-droit) qui a été le grand perdant de ce scrutin. La formation centriste a été reléguée au 6ème rang avec 6,79% des voix et 10 sièges, contre 15,8% des suffrages et 57 députés lors des échéances précédentes. Le parti de la Gauche républicaine de Catalogne est devenu la cinquième formation la plus votée avec 3,61% et 13 sièges, en recul de 2 sièges par rapport au scrutin précédent. Au terme de ce scrutin, aucune formation politique, à gauche comme à droite, n'a réussi à obtenir la majorité absolue requise pour former un nouveau gouvernement, des alliances doivent être ainsi nouées pour pourvoir y parvenir. Ainsi, le bloc de gauche, avec le PSOE, Unidas-Podemos et la nouvelle formation Mas Pais, qui totalisent tous les trois 157 députés, devra sceller des accords avec d'autres formations pour atteindre les 176 députés de la majorité absolue. A droite, une alliance entre le PP, Ciudadanos et Vox, qui totalisent 150 sièges, semble aussi loin de la majorité absolue. Une grande coalition entre le PSOE et le PP, avec 208 sièges, permettrait de dépasser le seuil de 176 sièges et de gouverner confortablement, mais le candidat socialiste Pedro Sanchez avait exclu catégoriquement cette option.