Lors d'une conférence tenue sous le thème «La sécurité alimentaire face au changement climatique». L'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir a accueilli, mardi, la 2e Conférence ministérielle annuelle de l'Initiative africaine d'adaptation aux changements climatiques (Initiative AAA), une solution pour lutter contre l'insécurité alimentaire et les changements climatiques en Afrique. Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'Etranger, Mohcine Jazouli, a saisi cette occasion pour plaider pour la fédération des efforts pour relever le défi de la mise en place d'une agriculture africaine capable de surmonter les contraintes liées aux changements climatiques. Dans ce cadre, le ministre a souligné que les objectifs de l'Initiative AAA sont clairs dans le sens où ils «captent plusieurs milliards de dollars annuels du Fonds Climat pour financer des initiatives déjà existantes au sein des pays» et qui répondent aux domaines identifiés, à savoir, la gestion des sols, la maîtrise de l'eau agricole, etc. Rappelant que cette Initiative a vu le jour à Marrakech en marge de la COP22 en novembre 2016, Jazouli a expliqué que l'agriculture demeure un secteur «primordial» en Afrique, rappelant qu'elle représente 25 à 35% des emplois directs et génère les revenus de près de 70% de la population africaine. Par ailleurs, ce secteur représente un potentiel de taille, puisque 65% des terres arables non-cultivées se trouvent sur le continent, mais malgré ces chiffres, l'Afrique n'attire, à ce jour, que 5% de l'ensemble des financements liés au climat, dont seulement 4% alloués à l'agriculture. «Partant de ce constat, l'Initiative AAA répond à la problématique des pays africains, puisqu'elle devra canaliser le financement des projets d'adaptation de l'agriculture, tout en aidant à la mise en place de solutions innovantes qui répondent aux besoins spécifiques des pays africains membres», a-t-il soutenu avant de conclure que «ce n'est qu'en conjuguant nos efforts, en tendant la main aux bailleurs de fonds internationaux et en s'engageant plus sérieusement qu'on pourra façonner une agriculture africaine performante et résiliente». Pour rappel, l'initiative Triple A, lancée lors de la COP22 a été dotée d'une fondation présidée par le ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des Eaux et forêts pour agir en faveur de l'adaptation de l'agriculture africaine. Cette fondation a pour mission de défendre la cause de l'agriculture africaine, de constituer dans ce sens une force de proposition auprès des pouvoirs publics africains, de fournir des services d'assistance, de conseil, d'expertise, d'évaluation, d'audit et d'inspection en rapport avec l'adaptation de l'agriculture africaine aux changements climatiques et toutes les questions stratégiques qui y sont liées. Cet événement a réuni 28 délégations étrangères, dont 20 ministres africains, des représentants de gouvernements africains, d'institutions financières internationales telles la Banque mondiale, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, la Banque africaine de développement, des donateurs, ainsi que plusieurs scientifiques de renommée internationale. Elle a pour ambition de réduire la vulnérabilité de l'agriculture africaine face aux changements climatiques. Elle se distingue par une démarche orientée vers la promotion de projets à fort potentiel au bénéfice des peuples africains et le financement de projets prioritaires de nature à lutter contre les impacts des changements climatiques sur l'agriculture en Afrique, tout en assurant la sécurité alimentaire de tous les Africains.