L'initiative pour l'Adaptation de l'agriculture africaine (AAA), proposée par le Maroc, et adoptée par plusieurs pays africains le 30 septembre dernier à Marrakech, est sur le point d'être réalisée. Et pour cause, tous les pays concernés sont conscients du potentiel africain en matière d'agriculture. En effet, le Maroc a lancé depuis avril 2016 son initiative pour l'Adaptation de l'agriculture africaine (AAA). Celle-ci a été adoptée en septembre 2016 par une trentaine de ministres africains, car elle représente une solution ambitieuse et une réponse aux défis climatiques et alimentaires au niveau africain. Le développement de l'agriculture en Afrique fait désormais partie des priorités du Maroc. Plusieurs initiatives ont été lancées dans ce sens depuis quelques années. La dernière n'est autre que «l'initiative pour l'Adaptation de l'agriculture africaine » (AAA). L'initiative AAA est un projet qui représente une solution ambitieuse et une réponse aux défis climatiques et alimentaires pour l'Afrique et qui contribuera à relier le financement climat et la sécurité alimentaire à travers des projets prioritaires permettant de valoriser au mieux, et de manière durable, les ressources naturelles africaines. Les pays africains signataires de cette initiative s'engagent à accompagner celle-ci en faveur de l'Adaptation de l'Agriculture Africaine en appuyant, dans un premier temps, le principe d'un financement public et privé plus important, plus efficace et plus efficient et d'un suivi des fonds effectivement déboursés pour l'Adaptation, l'Agriculture et l'Afrique, ainsi qu'un accès facilité des projets africains aux fonds climat. D'ailleurs, les ministres africains sont disposés à contribuer à l'action et aux solutions à travers le Plan mondial d'action pour le climat (Global Climate Action Agenda) et tout autre cadre pertinent. Cet engagement consiste à mettre en avant des projets et bonnes pratiques africaines dans des domaines tels que la gestion des sols dont le stockage de carbone dans les sols, l'agroforesterie, la maîtrise de l'eau agricole et la gestion des risques climatiques et du financement des petits exploitants, qui constituent l'un des groupes les plus vulnérables. L'Initiative ambitionne également de positionner l'agriculture au centre des négociations climat en mettant en exergue une augmentation durable de la productivité et des revenus agricoles, l'adaptation et le développement de la résilience face aux changements climatiques tout en oeuvrant à un renforcement des capacités africaines en matière de politiques et de programmes agricoles, de montage et de gestion de projets agricoles durables et résilients face au climat au niveau du continent. Dans ce contexte, la «Triple A» propose d'agir sur deux volets, l'un est relatif aux négociations pour mettre l'adaptation de l'agriculture africaine au coeur des enjeux des COP et obtenir une répartition équitable des fonds climat entre adaptation et atténuation. Quant à l'autre volet, il concerne les solutions ayant trait à la promotion de la mise en oeuvre de projets concrets et innovants en matière de gestion des sols, de maîtrise de l'eau agricole, de gestion de risques climatiques et de renforcement des capacités et solutions de financement. Cependant, le potentiel africain en agriculture est important, selon les experts en la matière qui estiment que l'agriculture est une partie de la solution pour assurer la sécurité alimentaire des Africains. En effet, le continent est en mesure de démontrer par son agriculture qu'il est pleinement capable de s'adapter et de devenir plus résilient aux changements climatiques pour relever les défis de productivité et de développement durable sur toute la chaîne agroalimentaire et de sécurité alimentaire.