La compagnie canadienne, Bombardier, a annoncé jeudi avoir accepté de céder son activité aérostructures à Spirit AeroSystems pour plus d'un milliard de dollars en liquidités et en dettes. Dans le cadre de cet accord, Bombardier vendra deux installations d'aérostructure -l'usine de Belfast et de Casablanca- ainsi qu'une usine de réparation plus petite à Dallas. Ce déménagement fait partie du plan de la société canadienne visant à se départir de son secteur de l'aviation commerciale pour se concentrer sur ses divisions des jets d'affaires à grande marge et du transport ferroviaire. «Cette transaction représente une autre étape stratégique dans la restructuration de notre portefeuille afin de nous concentrer sur nos solides avions d'affaires et nos franchises ferroviaires», a déclaré Alain Bellemare, direction de Bombardier, dans un communiqué. Des analystes ont déclaré qu'un accord serait stratégique pour Spirit, un fabricant de composants pour l'aérospatiale, qui diversifie sa clientèle loin de Boeing Co. Spirit est le plus important fournisseur de Boeing, mais la société envisage de développer ses activités avec Airbus en Europe. Reuters avait précédemment rapporté que Spirit, basé à Wichita, était devenu le pionnier dans l'acquisition des installations. Selon Spirit, cet accord apportera au constructeur de pièces aéronautiques un arriéré de travaux, notamment des contrats à long terme sur les avions Airbus A220 et A320neo, ainsi que sur les jets d'affaires et régionaux de Bombardier. La déclaration des deux sociétés a confirmé les informations données à Reuters jeudi. L'usine de Belfast, qui fabrique des ailes pour l'avion à réaction A220 d'Airbus, est considérée comme politiquement sensible, car elle est le plus grand fabricant de technologies de pointe d'Irlande du Nord et emploie environ 3.500 personnes. Le programme A220 progresse, Airbus enregistrant un arriéré de commandes de 435 avions à réaction de 110 à 130 sièges au 30 septembre. L'opération, qui devrait être finalisée au cours du premier semestre 2020, inclurait des passifs, y compris des obligations de retraite. Par ailleurs, Bombardier a annoncé une baisse de son bénéfice trimestriel après avoir dépensé davantage pour accroître la production de ses avions à réaction Global 7500, tandis que Spirit a enregistré une baisse de 22% de son bénéfice trimestriel, principalement en raison de la charge liée au 787 Dreamliner.