Alors qu'au troisième trimestre de l'année, les exportations ont affiché de belles performances, accompagnées d'une baisse des importations, le repli de la demande intérieure et le ralentissement de l'activité agricole ont tiré la croissance vers le bas à 2,4%. Alors que la tendance internationale est au protectionnisme, et que la croissance mondiale connaît un ralentissement sérieux, l'économie nationale continue de jouer des coudes dans ce contexte fortement tendu. Alors que la demande mondiale adressée au Maroc aurait décéléré, affichant un accroissement de 1,6%, au lieu de +4,9% un an auparavant, les exportations nationales, en valeur, auraient progressé de 8,8% lors de la même période, portées par les ventes des secteurs de l'aéronautique, de l'agriculture et du textile, selon la dernière note de conjoncture du Haut-commissariat au plan. Celles du secteur automobile auraient, par contre, continué de subir la baisse de cadence du segment construction, dans un contexte de repli des ventes automobiles au niveau mondial, particulièrement en Europe et en Chine, alors que le segment câblage serait resté bien orienté, profitant de l'évolution favorable de la demande qui lui est adressée. Les ventes extérieures des phosphates et dérivés auraient continué de pâtir du recul de la demande étrangère, ainsi que du repli des cours mondiaux du phosphate brut (-10,1%), du phosphate diammonique (-28,1%) et du triple superphosphate (-23%). Les importations, en valeur, auraient quant à elles ralenti à +1,2%. Cette décélération aurait résulté, principalement, du recul des acquisitions des biens énergétiques et des produits bruts. Les autres importations, notamment les biens d'équipement (voitures utilitaires, machines et appareils divers), les biens de consommation (médicaments, voitures de tourisme) et les demi-produits (matières plastiques, produits chimiques) se seraient, à l'inverse, inscrites en hausse, soutenues par la demande intérieure. Le déficit de la balance commerciale se serait, ainsi, allégé de 7,3%, en raison de la hausse plus prononcée des exportations par rapport aux importations. Cette situation se serait également traduite par une amélioration du taux de couverture estimée à 4 points, pour atteindre 57,4%, au troisième trimestre 2019. Seulement, ces bonnes performances n'ont pas été accompagnées par les facteurs endogènes. L'économie nationale n'aurait en effet progressé que de 2,4% au troisième trimestre 2019, au lieu de +2,5% au trimestre précédent, la faute à une baisse de la demande intérieure et à une activité agricole légèrement grippée. Dans un contexte de faible tension inflationniste, la consommation finale des ménages aurait continué de soutenir la croissance économique, quoiqu'à un rythme en légère baisse par rapport au trimestre précédent. En volume, elle se serait affermie de 3,5% au lieu de +3,7% un trimestre plus tôt. Les dépenses de consommation auraient été portées, entre autres, par une hausse de 4,8% des crédits à la consommation et une progression de 3,1% des transferts des MRE. La consommation des administrations publiques se serait, pour sa part, affermie de 2,8%, dans le sillage de l'évolution des dépenses de fonctionnement budgétaires. La valeur ajoutée agricole se serait également contractée de 2,6% au troisième trimestre 2019 en variation annuelle. Toutefois, et contrairement aux deux trimestres précédents, la baisse du volume de la production agricole se serait accompagnée d'un retournement à la hausse des prix des cultures dans un contexte de raffermissement de la demande locale.