Le grand corps malade de l'emploi se porterait-il mieux ? Les dernières statistiques de 2011, communiquées par le HCP se veulent quelque peu optimistes, mais tout dépend pour qui. Il y aurait en effet 9.000 chômeurs de moins, soit un recul de 0,2% du taux de chômage. Le chiffre n'est certes pas énorme, mais la dynamique pourrait être encourageante. Au cours de l'année 2011, dans un contexte d'augmentation de la population active de 0,8% (96.000 actifs), le marché du travail a certes connu un léger recul de l'emploi, dans certains secteurs clés et reconnus comme productifs. C'est le cas notamment de l'industrie, qui a enregistré une perte de plus de 31.000 postes d'emploi, contre une création annuelle de 12.000 postes entre 2000 et 2010. Les métiers de l'agriculture et de la pêche subissent également cette même tendance, enregistrant une suppression de 9.000 postes dans le secteur, contre une création nette de 13.000 postes. En revanche, les professionnels du BTP sauvent la mise, en créant plus de 30.000 postes dans l'activité contre une moyenne de 63.000 pour la période 2008-2010. Pour plus d'optimisme, il convient de se tourner vers les services qui enregistrent le plus fort volume d'emplois créés à savoir plus de 114.000 postes en 2011. Pour ce qui est de la plus forte augmentation d'emplois, il convient de se tourner vers les branches du commerce de détail et la réparation d'articles domestiques. Ces secteurs ont en effet été à l'origine de la création de plus de 40.000 postes, dont 35.000 dans le commerce hors magasin, contre les 21.000 notés annuellement entre 2000 et 2010. Grace aux différents chantiers en cours, le transport terrestre participe également de cette dynamique, en créant plus de 44.000 postes d'emploi, contre 11.000 sur un glissement annuel. Généralement de faible qualité, ces emplois concernent nécessairement les zones urbaines et profitent essentiellement aux hommes. Une dynamique masculine et urbaine, au profit des moins diplômés ? 105.000 postes d'emploi ont été créés sur le marché du travail, au cours de l'année 2011, contre une moyenne annuelle de 156.000 au cours de la décennie 2000-2010. La nature et la qualité des emplois créés expliquent de fait la baisse constatée du nombre de chômeurs masculins (-30.000) et la hausse du taux de chômage chez la gent féminine (+21.000). C'est dans cette configuration que le taux de chômage a légèrement reculé de 0,2 point. Ce dernier serait resté stable en milieu rural et aurait connu une baisse de 0,3 point en milieu urbain. Par catégorie, le recul en zone urbaine aurait profité principalement aux hommes, avec une baisse de 0,8 point et aux sans diplôme, avec une diminution de 1,1 point. En revanche, le taux de chômage dans ces mêmes zones urbaines a notablement touché les femmes, avec une augmentation de 1,4 point, les diplômés de niveau supérieur de1,5 point et les jeunes âgés de 15 à 24 ans, avec une hausse de 0,9 point. Le tableau ainsi dressé, laisse poindre une teinte d'optimisme, qui ne concerne pour le moment que certaines catégories de travailleurs. La grogne des diplômés chômeurs ne serait donc par là pas prête de s'éteindre.