Le taux de chômage a atteint 8,9 % en 2011, contre 9,1 % en 2010, soit une légère baisse de 0,2 point ou de 9.000 chômeurs, selon le Haut commissariat au plan (HCP). La population active en chômage a régressé de 0,9% au niveau national, passant de 1.037.000 en 2010 à 1.028.000 chômeurs en 2011, soit 9.000 chômeurs en moins, indique le HCP, dans sa dernière note sur le marché du travail en 2011. Cette baisse a profité exclusivement aux actifs masculins aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural. En conséquence, le taux de chômage est passé de 9,1% en 2010 à 8,9% en 2011. Selon le milieu de résidence, il est passé de 13,7% à 13,4% en milieu urbain et s'est stabilisé à 3,9% en milieu rural. Dans un contexte d'augmentation de la population active de 0,8% (96.000 actifs), le marché du travail a été caractérisé au cours de l'année 2011 par une régression de l'emploi dans les secteurs productifs, notamment dans l'industrie qui a perdu 31.000 postes d'emplois contre une création moyenne annuelle, entre 2000 et 2010, de 12.000 postes. Le secteur de l'agriculture, forêt et pêche a perdu 9.000 postes quand il en avait créé 13.000 en moyenne. Le secteur du BTP a créé 30.000 postes d'emplois restant, largement en-dessous des 48.000 postes qu'il a créés annuellement entre 2000 et 2010 ou encore les 63.000 de la période 2008-2010. L'informel, créateur d'emplois Le plus fort volume d'emplois créés en 2011, avec 114.000 postes, a été enregistré dans le secteur des services. Il a été en particulier le résultat d'activité en majorité informelle et précaire. C'est ainsi que, dans ce volume, 40.000 postes ont été pourvus dans les branches du commerce de détail et réparation d'articles domestiques dont 35.000 dans le commerce hors magasin et 44.000 dans le transport terrestre ; ces emplois étant particulièrement concentrés en zones urbaines et ayant profité exclusivement aux actifs masculins. Au total, 105.000 postes d'emploi ont été créés au cours de l'année 2011 contre une moyenne annuelle de 156.000 au cours de la décennie 2000-2010. C'est dans ce contexte de l'évolution du marché du travail que doit se lire la baisse du nombre de chômeurs de 9000 et le léger recul du taux de chômage global de 0,2 point. Par milieu de résidence, ce taux s'est stabilisé en milieu rural et a reculé de 0,3 point en milieu urbain. Ce recul en zones urbaines a profité principalement aux hommes (-0,8 point) et aux sans diplômes (-1,1 point). En revanche, le taux de chômage dans ces mêmes zones urbaines a notablement augmenté parmi les femmes (+1,4 point), les diplômés de niveau supérieur (+1,5 point) et les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+0,9 point). Enfin, le sous emploi, élevé dans les secteurs du BTP et de l'agriculture, a reculé de 1,1 point au cours de l'année 2010. Légère baisse des taux d'activité La population active âgée de 15 ans et plus a atteint au cours de l'année 2011, 11.538.000 personnes, soit une hausse de 0,8% par rapport à l'année 2010 (augmentation de 1,6% en milieu urbain et stagnation en milieu rural). Le taux d'activité a baissé de 0,4 point, passant de 49,6% en 2010 à 49,2% en 2011. En matière d'emploi, 74.000 postes d'emplois rémunérés ont été créés au cours de la période, résultat d'une création de 117.000 postes en milieu urbain et d'une perte de 43.000 postes en milieu rural. L'emploi non rémunéré a enregistré une hausse de 45.000 postes en zones rurales et une perte de 14.000 postes en zones urbaines, soit, au total, 31.000 postes nouveaux. Les créations d'emplois non rémunérés ont été relevées principalement dans le secteur de l'"agriculture, forêt et pêche" (+45.000 postes contre un recul de 14.000 au niveau des autres secteurs). En conséquence, le volume global de l'emploi est passé de 10.405.000 en 2010 à 10.510.000 en 2011, soit une création nette de 105.000 postes d'emplois (103.000 postes en zones urbaines et 2.000 en zones rurales). Le taux d'emploi est passé, au cours de la même période, de 45,1% à 44,8%. Il a baissé de 0,1 point en milieu urbain (de 37,6% à 37,5%) et de 0,5 point en milieu rural (de 56,2% à 55,7%). Quatre chômeurs sur cinq sont des citadins Concernant le profil de la population active en chômage, quatre chômeurs sur cinq sont des citadins, deux sur trois des jeunes âgés de 15 à 29 ans, un sur quatre est diplômé de niveau supérieur, un sur deux (51,8%) est primo-demandeur d'emploi et près de deux sur trois chôment depuis plus d'une année. Par ailleurs, 24,6% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite à l'obtention d'un diplôme, 29,5% suite à l'arrêt de l'activité de leur établissement ou au licenciement et 16,8% suite à l'arrêt des études sans avoir de diplôme. Concernant le sous emploi des actifs occupés âgés de 15 ans et plus, son volume a régressé de 1.208.000 en 2010 à 1.106.000 personnes en 2011 (de 515.000 à 490.000 personnes dans les villes et de 693.000 à 616.000 dans les campagnes) et le taux de sous emploi est passé de 11,6% à 10,5% (de 10,0% à 9,3% dans les villes et de 13,2% à 11,8% dans les campagnes). Enfin, il y a lieu de noter qu'avec les données de l'évolution de la situation de l'emploi en 2011, l'analyse faite par le Haut Commissaire au Plan lors du séminaire organisé le 11 mai 2011 à Casablanca sous le thème « situation de l'emploi en relation avec ses déterminants structurels et politiques dans un contexte de transition » reste d'actualité telle qu'elle a été présentée dans les termes suivants: « La prédominance de l'emploi de faible qualification renvoie à la structure de l'économie nationale et au niveau de productivité de ses composantes sectorielles. L'amélioration de la croissance n'a pas été, en effet, accompagnée par un changement notable des structures économiques, en faveur des activités à haut contenu technologique. Les secteurs de l'agriculture, du bâtiment et travaux publics (BTP) et des services, qui participent pour 80% à la valeur ajoutée totale, continuent d'être les principaux moteurs de la croissance économique. Leurs croissances durant la décennie 2000 ont atteint respectivement 5,8%, 7,2% et 5%, alors que celle du secteur industriel n'a pas dépassé 3%. Cependant, ces secteurs se distinguent par la faiblesse de leurs multiplicateurs d'emploi, et notamment d'emploi qualifié. Avec une création de 10 emplois directs, l'agriculture ne crée que 2 emplois indirects, le Bâtiment et travaux publics 2 et les services 3. Intensifs en emploi, ils participent peu, aussi directement qu'indirectement, au recrutement de la main d'œuvre qualifiée. En moyenne, 65% de l'emploi cumulé créé par ces secteurs s'adresse à une main d'œuvre sans qualification et pour 30% à des aides familiales»