Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a tiré jeudi la sonnete d'alarme au sujet de la sécurité hydrique, cette dernière "gravement menacée par un usage intensif", le conseil a appelé ainsi tous les acteurs à entreprendre des mesures urgentes. Ceci vient alors que le royaume se prépare à accueillir le le Sommet international sur la sécurité hydrique qui se tiendra du 1-er au 3 octobre à Marrakech. La situation de pénurie hydrique au Maroc est alarmante puisque ses ressources en eau sont actuellement évaluées à moins de 650 m3/habitant/an, contre 2500 m3 en 1960, et devraient baisser en deçà de 500 m3 à l'horizon de 2030, a prévenu le CESE dans un communiqué, ajoutant que des études internationales indiquent que les changements climatiques pourraient provoquer la disparition de 80% des ressources d'eau disponibles au Royaume dans les 25 prochaines années. Malgré l'extrême gravité de la situation, la surexploitation des ressources en eau, notamment des nappes souterraines, s'accentue, faisant fi des autorisations imposées par la loi, alors que les pouvoirs publics sont dans l'incapacité de mettre en place des moyens de contrôle efficaces, a noté la même source. Dans ce cadre, le CESE a mis en avant la nécessité d'agir en urgence pour assurer la sécurité hydrique du Maroc, précisant que le caractère irréversible de la raréfaction des ressources hydriques au Maroc s'accentuera davantage si aucune mesure n'est prise ou encore ou si les réformes annoncées tardent à être mises en œuvre. A ce titre, le Conseil a proposé trois grandes catégories d'actions, issues de ses rapports et ses avis, notamment des mesures de sensibilisation urgentes pour agir sur le comportement des usagers, qui consiste à concevoir et mettre en oeuvre une stratégie de communication visant à sensibiliser l'ensemble des usagers de l'importance capitale d'adopter des comportements éco-responsables à l'égard de l'eau et rompre avec la pratique d'arrosage des espaces verts publics, des structures sportives et des parcs de loisir avec l'eau potable par un recours systématique à la réutilisation des eaux usés. Il s'agit également de mesures d'ordre institutionnel et réglementaire, à savoir la systématisation de l'audit et la détection des fuites pour hisser le rendement de l'adduction et de la distribution de l'eau dans les villes au niveau des standards internationaux, l'élaboration d'une étude d'impact et d'efficacité hydrique pour les projets d'investissements notamment dans l'agriculture, l'industrie et le tourisme et instaurer le recours à l'arbitrage du Chef du gouvernement dans ce domaine, poursuit la même source. Il est à rappeler aussi que le Sommet international sur la sécurité hydrique se tiendra du 1-er au 3 octobre à Marrakech, sous le thème "La gestion participative et innovante du bassin", dans l'objectif de débattre des différents aspects de la problématique de l'eau, à l'échelle locale, régionale et mondiale, et particulièrement des défis liés à l'insécurité hydrique. Le sommet a pour objectif de mobiliser plus de 500 experts nationaux et internationaux des secteurs public et privé dans le domaine de l'eau, incluant, entre autres, des ministres chargés du secteur de l'Eau, des acteurs institutionnels et financiers et des représentants de la société civile. Au programme de ce sommet, figurent une session ministérielle de haut niveau sur la sécurité hydrique en relation avec la paix sociale, le développement économique et le besoin en matière de coordination des politiques publiques, ainsi que cinq sessions de travail traitant diverses thématiques à savoir, "Nexus Eau-Energie-Sécurité alimentaire", "La gestion de l'eau dans le contexte du changement climatique", "La connaissance et l'innovation dans le domaine de l'eau", "La diplomatie de l'eau et la coopération internationale et transfrontalière" et "Le financement".