Profitant d'une table ronde organisée sur la partie du rapport 2018 de la Cour des comptes sur les ODD, ce mercredi au siège de la Chambre des conseillers, la secrétaire d'Etat chargée du développement durable s'est expliquée. Nezha El Ouafi vient de répondre aux remarques et injonctions formulées par la Cour des comptes dans son rapport 2018 sur la lenteur dans l'opérationnalisation des Objectifs du développement durable (ODD). Profitant d'une table ronde organisée avant-hier mercredi 25 septembre 2019 au siège de la Chambre des conseillers, justement au sujet de ce rapport, la secrétaire d'Etat chargée du développement durable a fait un long plaidoyer pour éclairer les parlementaires et au-delà l'opinion publique sur les activités de son département et remettre ainsi les pendules à l'heure dans ce dossier très délicat. Il faut la mobilisation de tous «Les remarques et commentaires émis par la Cour des Comptes au sujet de la préparation du Maroc pour la mise en œuvre des ODD 2015-2030 sont importants. Ils seront bien évidemment pris en compte dans le processus d'exécution mais d'ores et déjà, il faut savoir que relever l'enjeu du développement durable et l'opérationnalisation des ODD requiert la mobilisation de toutes les forces vives de la société marocaine et une veille des instances de contrôle et de gouvernance à l'instar du Parlement et de la Cour des comptes», a-t-elle lancé au début de son propos où elle a également expliqué que «les institutions législatives ont un rôle important à jouer pour atteindre les ODD en termes de contrôle, de réglementation et d'appropriation par les acteurs et d'intégration dans les politiques publiques». Evoquant la chronologie des faits dans le domaine du développement durable, la Secrétaire d'Etat a ensuite rappelé que l'engagement du Maroc en faveur du développement durable s'est concrétisé par les initiatives lancées par le roi lors des discours du trône de 2009 et de 2010. Discours où le souverain avait déjà appelé le gouvernement à élaborer et opérationnaliser la Charte nationale de l'environnement et du développement durable, ceci bien avant l'adoption par les Nations-Unies de l'Agenda 2030 sur le développement durable et ses 17 ODD, en 2015. Quelques années plus tard, c'est-à-dire en 2011, une autre disposition est venue renforcer cet engagement. En effet, en consacrant le développement durable en tant que droit pour tous les citoyens, la Constitution de 2011 a apporté une nouvelle impulsion à ce processus. Comme autre outil de renforcement de l'engagement du Maroc en matière d'accélération du processus de développement durable, Nezha El Ouafi s'est longuement arrêté sur la Stratégie nationale de développement durable (SNDD) adoptée par le Conseil des ministres du 25 Juin 2017. Une stratégie qui, selon elle, constitue un important outil d'opérationnalisation des ODD à l'horizon 2030. En matière de gouvernance de la mise en œuvre des ODD, la secrétaire d'Etat a parlé du nouveau décret publié en juillet 2018 sur l'organisation de la Commission nationale de développement durable avec la création de deux comités: le Comité de suivi et d'accompagnement de la SNDD et le Comité de suivi et d'accompagnement des ODD 2030. Montrant l'importance accordée à la prise en compte des ODD, elle a expliqué que «lors de la préparation du décret relatif à la création du comité stratégique du développement durable, il a été procédé à la révision dudit décret suite à la première réunion dudit comité pour justement garantir l'harmonie entre les ODD et la SNDD et une implication effective d'autres parties prenantes, y compris le secteur privé». Une étude en cours pour mutualiser SNDD et ODD En termes de réalisations, ces comités ont déjà permis la définition de 21 Plans d'actions de développement durable sectoriels (PADDs) dont 19 adoptés et l'adoption du plan d'action de l'exemplarité de l'administration, ce qui constitue une étape importante dans le processus de la mise en œuvre de la SNDD de façon intégrée. Evoquant aussi l'importance de la mutualisation des ODD et de la SNDD, El Ouafi a annoncé qu'une étude a été lancée par le secrétariat d'Etat chargé du développement durable pour l'analyse des différentes stratégies sectorielles ainsi que la SNDD afin de définir les objectifs prioritaires en matière de mise en œuvre de l'Agenda 2030 du développement durable. S'agissant de l'implication des différents acteurs dans l'étude précitée, la secrétaire d'Etat a rappelé l'adoption de l'approche participative et ceci à travers la création d'un comité conjoint impliquant tous les acteurs concernés qui ont validé les termes de références relatifs à ladite étude. Enfin, pour permettre la mobilisation et l'implication des territoires dans ce processus, 7 conventions régionales ont été signées. Ces dernières intègrent les grandes orientations de la SNDD et des ODD et l'exercice est mené en étroite coordination et collaboration avec le ministère de l'Intérieur afin d'intégrer la dimension de la durabilité dans les programmes de développement régionaux (PDR).