Créé en 1848 le plus ancien voyagiste au monde, Thomas Cook, va devoir rapatrier 600.000 clients, les Marocains ne sont pas épargnés. Clap de fin pour Thomas Cook. C'est par le biais d'un communiqué que le géant voyagiste britannique a annoncé sa faillite dans la nuit du dimanche à lundi. Les réunions se sont enchaînées tout le weekend pour tenter de trouver un investisseur privé ou public prêt à financer les 200 millions de livres supplémentaires en plus des 900 millions de livres proposés par le groupe actionnaire chinois Fosun, pour que le plan de sauvetage soit validé. Malheureusement, les recherches de financement n'ont pas eu de succès entraînant le destin du géant voyagiste et de ses quelque 22.000 employés internationaux vers la porte. «Malgré des efforts considérables, les discussions entre les différentes parties prenantes du groupe et de nouvelles sources de financement possibles n'ont pas débouché sur un accord», a expliqué le patron Peter Fankhauser, dans un communiqué publié ce lundi, soulignant que «bien qu'un accord ait été déjà largement approuvé, une requête pour des fonds supplémentaires ces derniers jours a présenté une difficulté qui s'est révélée insurmontable». «Je tiens à m'excuser auprès de nos millions de clients, nos milliers d'employés, fournisseurs et partenaires qui nous soutiennent depuis des années», ajoutant que «c'est jour profondément triste pour une entreprise pionnière du voyage organisé». De son côté, le groupe Fosun s'est dit «déçu que Thomas Cook Group n'ait pas été en mesure de trouver une solution viable pour sa proposition de recapitalisation». La nouvelle est déjà source de nombreuses réactions, l'opposition travailliste britannique a saisi l'occasion pour rappeler que le gouvernement aurait pu sauver Thomas Cook et qu'aucune conclusion n'a été tirée de la faillite de la compagnie Monarch, il y a deux ans. «C'est un imbroglio qui aurait pu être évité. Les ministres doivent aller de l'avant et prendre leurs responsabilités pour venir en aide aux passagers et aux employés», s'est indigné Brian Strutton, secrétaire général du syndicat de pilotes Balpa. En parallèle, l'Autorité britannique de l'aviation (CAA) a affirmé que Thomas Cook, «tour opérateur et compagnie d'aviation, a cessé ses activités avec effet immédiat. Toutes les réservations Thomas Cook, vols et séjours, sont désormais annulées». Face à la concurrence, au développement de sites internet qui proposent des services à bas prix, au Brexit, le géant du voyage organisé a fait face à d'importants problèmes financiers qui ont fait chuter son destin en quelques mois. Pour rappel, la CAA avait donné des instructions précises concernant le rapatriement des clients : les clients qui sont à l'étranger doivent consulter le site www.thomascook.caa.co.uk et ne se rendre à l'aéroport que lorsqu'ils ont un vol alternatif confirmé (0300 303 2800 en Grande-Bretagne et Irlande, +44 1753 330 330 depuis l'étranger). 120 touristes rapatriés à Marrakech Quelques heures après l'annonce de la faillite du voyagiste britannique, après l'échec des discussions entre ses banques créancières, le groupe chinois Fosun, principal actionnaire et le gouvernement, a annoncé qu'une opération de rapatriement de clients en vacances a été initiée, dans l'ensemble des destinations touristiques y compris le Maroc. Dans le royaume, cette opération ne concerne pour le moment que les clients de la filiale britannique. Selon le réceptif Sky Max Holidays qui opère avec le TO anglais, 120 clients ont été rapatriés au départ de la destination de Marrakech. Toutefois, le risque plane sur les autres filiales, en l'occurrence allemande et française qui n'ont pas encore fait d'annonces. En chiffres, 720 et 570 touristes séjournent actuellement à la destination d'Agadir et Marrakech.