Après avoir créé une polémique lors de sa visite au Canada où elle a évoqué la « décapitation » des opposants au régime égyptien. La ministre égyptienne de l'Emigration et des affaires étrangères, Nabila Makram, s'est expliquée, sur le compte Facebook officiel du ministère, au sujet de ce qu'elle a appelé un malentendu et au traitement médiatique dans la presse étrangère au sujet de ses déclarations. « Si quelqu'un dit du mal de notre pays, on lui fait quoi ? On coupe », a-t-elle lancé en faisant signe de sa main de trancher sa gorge, déclenchant les rires de la salle lors d'un discours tenu dimanche au cours d'une soirée privée réservée aux membres de la diaspora égyptienne de Toronto. Dans la page Facebook du ministère, la ministre a publié le texte suivant: « Le 22 juillet, j'ai assisté à une réunion informelle avec des membres de la communauté égyptienne au Canada. La réunion, comme beaucoup d'autres auxquelles j'ai assisté lors de mes voyages à l'étranger, a été pour moi une occasion de dialoguer avec les Egyptiens dans un environnement ouvert et favorable. Au cours de cette réunion, j'ai parlé de l'unité et de l'importance de l'Egypte en tant que pont commun entre diverses communautés égyptiennes du Canada et du monde. Dans la même veine, j'ai évoqué à quel point les Egyptiens vivant à l'étranger accordaient une grande importance à leur pays. En disant cela, et en réponse aux membres de l'auditoire, j'ai utilisé une expression familière égypto-arabe et j'ai fait un geste qui a depuis été sorti de son contexte et ses intentions mal comprises. وزيرة الهجرة وشؤون المصريين بالخارج تقول في حفل في كندا أمام عدد من أنصار #السيسي: "أي حد يقول كلمة على بلدنا يتقطّع" وتشير بعلامة النحر! pic.twitter.com/PXBw2k83g3 — محمد نصر | Mohamed Nasr (@MohamedNasrAJA) July 23, 2019 Pour les spectateurs présents et pour de nombreux Egyptiens, l'image de leur pays - en particulier aux yeux des étrangers - est extrêmement importante. La phrase et le geste que j'ai utilisés signifiaient que de nombreux Egyptiens vivant à l'étranger ont des liens étroits avec l'Egypte. Et qu'ainsi, ils veulent protéger la réputation de leur patrie dans la mesure où ils peuvent s'opposer ouvertement à tout ce qui est dit de mal sur l'Egypte et veulent prouver que toutes les affirmations fausses faites à propos du pays sont infondées. Cela dit, je peux comprendre comment la phrase et le geste que j'ai posés peuvent être interprétés comme offensants ou insensibles. Je tiens à souligner que mon intention n'était pas de promouvoir la violence à l'encontre d'Egyptiens ou d'étrangers. En particulier, je voudrais souligner que ma déclaration ne visait aucun «dissident», «opposition» ou «critique» comme cela a été rapporté dans certains médias. Malheureusement, un certain nombre de tribunes médiatiques ont non seulement mal interprété mes déclarations mais les ont également mal présentées à leurs lecteurs, prétendant faussement que je soutenais la violence. Le ministère de l'Emigration et les affaires étrangères égyptiennes et moi-même reconnaissons le rôle important que jouent les communautés égyptiennes dans la poursuite du développement économique, social, culturel et politique de l'Egypte - un développement qui nécessite la voix de tous les Egyptiens. Je suis impatiente de poursuivre mon engagement avec tous les Egyptiens vivant à l'étranger». La Coalition égyptienne canadienne pour la démocratie (CECD), qui a des bureaux à Ottawa, Montréal, Toronto et Vancouver, avait vivement dénoncé les propos de la ministre égyptienne, qui ont été relayés par plusieurs médias, dont des médias de l'opposition égyptienne.