De la fusion mais surtout des Gnaouas, c'est ce que prévoit le «Festival Gnaoua et Musiques du monde» en général et particulièrement pour cette 22e édition. Au menu ce vendredi, deux maâlem à la classe mondiale : Majid Bekkas et Hassan Hakmoun. Détails. «Musique de transe qui ne cesse d'étonner et de surprendre, l'art tagnaouite a franchi les frontières et s'est imposé en tant que style musical à part entière. Pour preuve, le style gnaoua se produit sous tous les cieux sur les quatre continents et dans les plus prestigieuses salles de spectacle. Une palette très large et diversifiée d'un genre qui s'épanouit sous ses multiples facettes, dans ses rythmes et ses danses», affirme d'emblée l'équipe d'un festival ancré dans ses racines pour mieux lancer ses branches dans les quatre coins du monde. Pour sa 22e édition et comme chaque année, le festival Gnaoua et musiques du monde propose au public une large palette d'émotions et d'expression de l'art tagnaouite. Deux maâlems à la carrière internationale prendront part aux festivités. Il s'agit de Majid Bekkas, multi-instrumentaliste et fervent acteur de la fusion gnaoua-jazz et Hassan Hakmoun qui a franchi les océans et a magistralement fait vivre cet art dans la foisonnante énergie créatrice de New York. Deux musiciens qui font voyager la tagnaouite Vendredi 21 juin, c'est le plus afro des maâlem qui compte s'emparer de la scène Moulay Hassan. Majid Bekkas présente son projet Afro gnaoua jazz ensemble, fruit d'une longue collaboration musicale et humaine avec notamment l'ambassadeur du balafon africain, le malien Aly Keita. Se joignent à eux le bassiste Childo Thomas du Mozambique qu'on voit souvent au côté du pianiste cubain Omar Sosa, le saxophoniste et flûtiste belge Manuel Hermia et le talentueux percussionniste marocain Amine el Bliha. Le tout sera sublimé par le swing particulier des qarqabous de la famille Chaouki (Gnaoua de Rabat). Talentueux multi-instrumentiste attaché à la tradition et en même temps très ouvert à la rencontre d'autres cultures musicales, Majid Bekkas est connu pour ses nombreuses collaborations avec les différents grand jazzmen à l'image d'Archie Shepp, Joachim Kühn pour ne citer qu'eux. Ce brasseur des rythmes transporte les mélomanes au coeur de la fusion de la musique traditionnelle gnaouie et du blues afro-américain. Le même soir, la même scène offrira au public souiri une représentation unique conçue pour le festival par Hassan Hakmoun. Le maâlem de Brooklyn réunira musiciens et danseurs de renom pour présenter le projet «The Universal Force» (la force universelle) alliant énergie contemporaine de New-York aux rythmes ancestraux de la tagnaouite. Entouré de Justin Purtill à la guitare, Leonardo Genovese aux claviers, Matthew Kilmer aux percussions, Dean Johnston à la batterie, Brahim Fribgane au oud et Chikako Iwahori au chant, percussion, claquettes et danse, Hassan Hakmoun donnera le meilleur de son expérience musicale en tant que gnaoui et en tant que musicien. Figure emblématique de la tagnaouite moderne, Hassan Hakmoun est natif de Marrakech. Il s'est envolé pour New York afin de donner une nouvelle dimension à son art, à sa musique en intégrant le Lincoln Center à New York City. Longtemps influencé par des musiciens comme Adam Rudolph et Don Cherry, il s'inspire du jazz et le fusionne avec les sonorités du guembri ! Il se permet d'y rajouter des sons pop ou encore world music. Il collabore avec des musiciens comme David Sanborn, Peter Gabriel et The Kronos Quartet et sort un album en 2002 qu'il intitule «The Gift», en collaboration avec le producteur Fabian Alsultany où il marie brillamment la musique gnaoua et la musique traditionnelle arabe. Il collabore avec la grande Dee Dee Bridgewater à travers son album «Caravan». En plus d'être un musicien hors pair, Hakmoun est un acteur et danseur qui a participé à plusieurs projets cinématographiques dont le fi lm Disney «Un indien dans la ville». Un vendredi 21 juin qui promet de fêter la musique comme il se doit.