La CGEM lance un Sommet social. L'idée est de mettre à plat tous les sujets et de fixer les priorités loin de la pression du dialogue social qui intervient le plus souvent à quelques semaines du 1er mai. En d'autres termes, «la CGEM veut faire de 2012, l'année zéro au niveau de l'emploi», déclare Jamal Belahrach président de la commission emploi et relations sociales lors de la conférence tenue jeudi dernier autour du thème «Pour un dialogue social responsable». Le Maroc entre dans une ère nouvelle avec une Constitution qui donne de nouveaux privilèges aux différents acteurs pour mettre en place un modèle de société adapté au contexte économique et social actuel. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il est primordial de fonder les bases de la construction de ce modèle social dont le pays a besoin. Du coup, «c'est le moment ou jamais de lancer un sommet social», explique le représentant du patronat. En effet, le Sommet social a pour objet de mettre à plat tous les sujets non traités à ce jour et ceux qui posent problème et surtout de fixer les priorités. Il permettra aussi d'instaurer un agenda avec des responsabilités clairement identifiées. Il s'assurera également de la méthode pour avancer et créer les conditions de réussite de la nouvelle société marocaine. De son côté la CGEM souhaite, à travers le lancement de ce projet, fédérer tous les acteurs sociaux et le gouvernement autour de ce sommet afin de le faire aboutir dès le premier semestre de cette année. C'est le seul moyen qui «permettra d'activer tous les chantiers de l'emploi qui stagnent depuis des années», s'alarme Belahrach. Les dossiers et les priorités S'agissant des dossiers qui seront traités par le sommet social, le représentant de la CGEM explique, «ce sont tous les sujets, ayant un impact direct sur l'amélioration du climat de travail, et sur le développement économique et social durable du pays». Il est clair que cela va de pair avec les conditions de travail, le respect des droits des salariés, leur formation, et la protection sociale. Toutefois, le président de la commission emploi précise que cela n'empêche qu'il y aura des sujets urgents à voir tels que la compétitivité, la lutte contre l'informel, le droit de grève, l'emploi des jeunes, les conventions collectives. Ces derniers permettront l'aboutissement d'une convention collective institutionnelle tripartite entre l'Etat, les syndicats et le patronat. Cette convention définira, les chantiers et l'agenda de travail. Ainsi, elle lancera les débats sur tous les tabous de l'emploi. Il faut dire que si les dossiers de l'emploi n'avancent pas encore, c'est tout simplement à cause du manque de dialogue», explique Belahrach. Il ajoute, «en somme, le jour ou nous réussirons à tenir un dialogue transparent entre l'ensemble des acteurs, nous pourrons certainement lancer tous les chantiers sociaux qui traînent depuis des années».