Le moral des investisseurs est en berne depuis le début d'année, plombé par des réalisations 2018 en berne également. Une situation qui se perpétue en ce début d'année 2019 puisque le MASI a clôturé le premier trimestre sur une baisse de 3,98%. Les analystes tablent pourtant sur une reprise du marché boursier drivé par l'évolution de la masse bénéficiaire des entreprises cotées, les taux des BDT ou encore la liquidité bancaire. Après une masse bénéficiaire en berne à fin 2018, les analystes de CDG Capital restent optimistes et misent sur un redressement des résultats dès cette année. Pour eux, même si le contexte macro-économique demeure difficile, il marque une stabilité de la croissance. Ce qui devrait se refléter par une progression modérée des revenus des sociétés cotées. Dans ce sens, CDG Capital table sur une légère progression de 1,5% du chiffre d'affaires. Toutefois, la baisse des prix des matières premières (en particulier du pétrole) devrait avoir un effet positif sur les entreprises consommatrices. Avec un repli des prix du pétrole brut, les prix du diesel et fuel devraient également baisser. Compte tenu de cette baisse, nous nous attendons à ce que les taux de fret diminuent davantage (puisque le fuelconstitue un des gros postes du compte d'exploitation des compagnies maritimes). Ainsi, les industries et les sociétés de services devraient connaître une amélioration de leur marge opérationnelle. Dans ce sillage, le résultat d'exploitation du marché est attendu en hausse de 3,5%. Au final, la masse bénéficiaire devrait s'inscrire en légère progression de 1,5%. Une croissance moins importante que celle du résultat d'exploitation qui refl ète l'intégration de la contribution sociale de solidarité. Selon les analystes de CDG Capital, compte tenu de la stabilité de la croissance du PIB combinée à la baisse des prix du pétrole, la croissance des bénéfices des entreprises pourrait se redresser légèrement par rapport aux réalisations de l'année 2018, générant ainsi des rendements boursiers plus élevés. L'optimisme est également de mise du côté d'Upline Securities. En termes de perspectives, les revenus agrégés de leur univers de couverture (composé de 13 valeurs représentant 50% de la masse des revenus de la cote et 60,3% du RNPG agrégé de la cote en 2018) devraient s'apprécier de 5,7% en 2019 à près de 128 MMDH. Les titres Attijariwafa bank, Total Maroc, Maroc Telecom et Label'Vie représentent les principaux contributeurs à cette croissance. Du côté opérationnel, le résultat d'exploitation consolidé de ces mêmes valeurs devrait croître de 7,1% à 35,1 MMDH à fin 2019. Parallèlement, le RNPG des 13 valeurs couvertes devrait progresser de 4,1% en 2019 à 18,4 MMDH, tirant profit essentiellement de Maroc Telecom et Attijariwafa bank. Globalement et pour mieux appréhender les tendances 2019 du marché des actions, CDG Capital a jugé nécessaire de passer en revue toutes ses lignes directives afin de peser ses attraits à la croissance ou ses tendances correctives. Trois thématiques macroéconomiques devraient ainsi orienter la performance du marché des actions au cours du prochain exercice. Il s'agit de la croissance bénéficiaire des entreprises cotées, des taux des BDT ainsi que de la liquidité bancaire. En matière de croissance économique, il ressort ainsi qu'après une année 2018 marquée par une récolte céréalière record de 103 millions de quintaux, en hausse de 7,3% comparativement à l'année précédente, la saison en cours 2018/2019 affiche des perspectives moins prometteuses et ceci en dépit de la hausse de la superficie emblavée de 4,5 millions d'hectares à 5,2 millions et une amélioration du rendement par hectare. Par conséquent, la croissance de la VA agricole devrait atteindre -0,8% en 2019 contre 4,6% enregistré en 2018 et 15,4% en 2017. Toutefois, l'impact de cette régression sur la croissance globale devrait être amorti grâce à la consolidation de la composante non agricole, dont la croissance devrait atteindre 3,1% en 2019 contre 2,9% estimée pour l'année écoulée. De ce fait, la croissance économique nationale devrait rester quasi-stable, comparativement à l'année 2018, oscillant autour de 3%. Une légère baisse des taux des BDT serait également attendue en lien avec le bon comportement prévu des recettes fiscales et d'une éventuelle sortie à l'international du Trésor. Par ailleurs, la détérioration de la liquidité bancaire devrait représenter un risque pour le marché des actions. Le creusement du déficit de liquidité devrait se poursuivre en 2019 sous l'effet des mêmes facteurs restrictifs de l'année 2018. En effet, les analystes de CDG Capital tablent sur une accélération du déficit de liquidité. Il devrait s'accentuer de 24 MMDH pour passer à 94 MMDH au terme de l'année 2019 sous l'effet d'une hausse de la circulation fiduciaire autour de 15 MMDH et d'un recul des réserves de change de 9 MMDH.