Le leader du crédit aux PME, qui détient une part de marché de 40%, a organisé un forum qui lui a permis de faire des annonces, d'écouter ses clients et surtout deux hautes autorités de l'Etat pour anticiper sur les réformes. La Banque Populaire est bien partie pour consolider sa place de leader dans le crédit aux Petites et moyennes entreprises (PME) où elle accapare une part de marché de 40%. Pour mieux s'asseoir sur son fauteuil de number one, très convoité en raison du rôle central que la PME est appelée à jouer dans l'économie nationale, l'institution bancaire a organisé, avant-hier à Casablanca, un forum de très haut niveau axé sur le thème «relance de l'investissement des PME : des attentes aux solutions». Un forum, rehaussé par la présence de deux invités de marque en l'occurrence Mohamed Benchaaboun, le ministre de l'Economie et des fi nances et Ahmed Réda Chami, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui a permis, à la fois, à la banque de faire des annonces, d'écouter ses clients et surtout ces deux hautes autorités de l'Etat pour en savoir un peu plus sur les réformes en cours qu'elle se doit d'anticiper. Nouvelle offre sur le digital C'est ainsi que dès l'entame de la rencontre, Mohamed Karim Mounir, le président du groupe Banque populaire (GPB) est allé droit au but en déclarant que «l'ambition de son groupe est de redynamiser à court terme la croissance de la PME. Pour ce faire, la banque a densifié tous ses fonds d'investissement pour participer à toutes les phases de croissance de la PME et ceci y compris dans les domaines les plus modernes». Le patron du GBP a notamment parlé de la finance verte et plus précisément de ce que la banque a déjà réalisé dans le domaine de l'efficacité énergétique où il y a encore énormément de potentiel. À travers le Morseff, «le GBP a accompagné 150 PME en 2018. Des entreprises qui sont pour la plupart parvenues à faire baisser de 45% leur facture énergétique», a-t-il expliqué. Poursuivant son propos qui véhicule en filigrane la modernité de son groupe, Mohamed Karim Mounir a également annoncé que le GBP vient d'élaborer une offre de financement dans le domaine du digital. Les détails n'ont pas été communiqués. Par contre, le boss du GBP a annoncé qu'une large campagne de communication dédiée à booster ce nouveau produit, proposé au niveau des seuls centres d'affaires du groupe, sera bientôt lancée. Ce qui interviendra, semble-t-il, dans un contexte national un peu plus favorable, en raison des nombreuses réformes introduites récemment et en cours en faveur de la PME sur lesquelles le ministre de l'économie et des finances s'est largement étendu. En effet, selon Mohamed Benchaaboun, qui a rappelé que depuis sa nomination au Département de l'Economie et des finances en août 2018, coïncidant avec le discours du trône du 20 août de l'année dernière, plusieurs pas ont été franchis dans l'amélioration du climat des affaires. Le ministre a notamment rappelé ce qui a été fait en matière de remboursement de la TVA de 40 milliards de dirhams due par l'Etat aux PME. Selon lui, «cette problématique de la TVA sera dépassée en fi n 2019». Il a également abordé la question du délai de paiement. Un épineux sujet qui, dit-il, est en train d'être traité dans sa globalité notamment en intégrant les départements ministériels, les collectivités territoriales, les administrations et établissements publics. Selon Benchaaboun, «des avancées ont déjà été enregistrées dans les administrations puisque ces dernières ont fait baisser leur délai de paiement de 60 à 39 jours dernièrement. Par ailleurs, le paiement électronique démarre en début mai ». Reste que jusqu'à présent certains établissements publics, qui ont consenti d'importants investissements, ne peuvent pas suivre. Mais, assure Benchaaboun, son Département se penche sur la question pour trouver une issue. Comme il se penche aussi sur le délai de paiement entre entreprises du privé. En effet, «une réflexion est actuellement engagée avec la CGEM pour dépasser cette situation», explique-t-il. Autrement dit, Benchaaboun est globalement très confiant pour l'avenir de la PME au Maroc. Pour lui, le Maroc sera mieux placé dans le Doing business à venir, parce qu'un train de réformes très ambitieux est engagé. Parmi les lois et projets de loi en cours, il a notamment cité la loi sur les sûretés mobilières qui va permettre aux entreprises d'avoir facilement accès au fi nancement. Il a aussi appris à l'assistance que des modifications sont en cours dans le DOC (Dahir des obligations et des contrats) et le code du commerce. Et tout ceci devra concourir à redynamiser le climat des affaires. Un point de vue que partage à demi-mot le patron du CESE.