Locomotive de l'emploi -surtout en milieu rural- la COPAG est arrivée, après trois décennies de développement, à incorporer sa chaîne de valeur constituée de six domaines d'activités. Elle recense actuellement 7.500 collaborateurs et génère près de 50.000 emplois indirects. 62% du tissu coopératif a été créé après la mise en oeuvre du Plan Maroc vert en 2008. Mais avant cette date, rares sont les coopératives telles que la COPAG qui ont su fonder un modèle coopératif intégré. La première coopérative au Maroc est arrivée, après trois décennies, à incorporer l'ensemble de sa chaîne de valeur, constituée de six domaines d'activités. Pour ce qui est de la production végétale, on retrouve les activités agrumicole, primeuriste et la fabrication de jus de fruits. En ce qui concerne la production animale, elle englobe essentiellement l'activité laitière, sa transformation en dérivés laitiers et les produits de la viande rouge. Grâce à cette diversification, le nombre d'emplois directs créés par les différentes bases de production et les points de distribution de la COPAG avoisine les 7.500, pour environ 50.000 emplois indirects. Une grande entreprise agricole Mais ce qui distingue davantage le modèle socio-économique de la COPAG, c'est que l'ensemble des structures de production et de transformation sont situées en zones rurales. «L'intégration reste le maître-mot de la réussite de la COPAG. Depuis sa création en 1987, l'ensemble des maillons de la chaîne de valeur, de l'amont à l'aval, ont été intégrés dans le cadre d'une politique de diversification de notre activité», explique Moulay M'hamed Loultiti, président de la COPAG. Ce groupement fidélise aujourd'hui plus de 20.000 producteurs dont 95% des petits agriculteurs, tandis que le nombre de coopératives affiliées à ce groupement sont de l'ordre de 72. Au-delà de la question de l'employabilité, la contribution de la COPAG au développement du milieu rural a été marquée par la mise en oeuvre du programme de mise à niveau technique de ces 72 coopératives. Lancé en 2001, ce programme propose un modèle de développement adapté au système de production des petits agriculteurs. Et en dehors des services rendus dans le cadre de ces complexes coopératifs, notamment l'utilisation commune du matériel agricole, l'approvisionnement en agrofournitures et aliments de bétail et la fourniture de fertilisants et produits phytosanitaires, la COPAG s'est engagée socialement vis-à-vis de ses adhérents à travers la réalisation de maisons familiales rurales. Faisant partie intégrante de ces complexes, ces maisons accueillent des établissements scolaires pour lutter contre l'abandon scolaire des enfants d'agriculteurs et des centres de formation agricole par apprentissage. En termes de maillage régional, la COPAG a déployé son modèle au nord du royaume à travers la réalisation d'un complexe industriel et commercial à Larache. S'étendant sur 2 ha, ce complexe emploie près de 270 salariés permanents. À l'instar de la base de production et de transformation d'Aït Iaâza, le complexe de Larache s'est spécialisé dans la production de lait et dérivés laitiers sous la marque Jaouda. Cette implantation a permis à la COPAG d'élargir son activité industrielle et commerciale à d'autres régions. Sur le plan technique, la réalisation de ce complexe a aussi contribué à la réduction des coûts logistiques au départ d'Aït Iaâza à d'autres régions du royaume. De ce fait, cette implantation a eu un impact positif sur la rentabilité des agriculteurs- producteurs et une valeur ajoutée sur le plan de la commercialisation. Faisant partie des 5 principaux fleurons de l'industrie agroalimentaire au Maroc, la COPAG entretient aussi des rapports pérennes avec plusieurs structures en dehors de son environnement immédiat. Cette relation avec le tissu d'entreprises renforce son employabilité en dehors des filières de production, notamment auprès de plusieurs fournisseurs et prestataires de services, établissements bancaires, entreprises d'emballage et de conditionnement. L'histoire de cette réussite a commencé à d'Aït Iaâza, près de Taroudant. Un complexe à vocation multiple C'est grâce à 39 producteurs que l'aventure de la COPAG a commencé, ce premier noyau d'adhérents ayant pris la décision, en mai 1987, d'unir leurs forces en se regroupant dans le cadre d'une assemblée constitutive malgré l'échec, à l'époque, de plusieurs tentatives de mise en oeuvre de groupements agricoles dans la région. Un an après la création de la Coopérative agricole de primeurs et d'agrumes de Taroudant (COPAG), ce groupement s'est lancé dans un nouveau challenge: la production animale et laitière. Après la mise en service de la station de conditionnement et d'emballage à Ait Iaâza et le lancement de la coopérative Souss d'amélioration génétique des bovins (SAGB), la notoriété de ces deux projets avait ouvert de nouvelles perspectives à la COPAG. Dans un marché concurrentiel, la COPAG a lancé sa propre unité en juillet 1993. Par la suite, la station d'Aït Iaâza a été renforcée, en 1996, par une deuxième unité de conditionnement d'agrumes baptisée «Faraj» à Machraâ El Aïn, à 7 kilomètres de Taroudant, pour faire face à l'évolution de la demande. Compte tenu de l'accompagnement technique déjà lancé par la COPAG dans le cadre de l'amélioration génétique des bovins, la coopérative a complété son offre de production à travers la création, en 1999, de l'unité d'aliment de bétail «COPAG Aalaf» qui constitue un maillon essentiel de la fi lière lait. En 2001, la COPAG a investi le marché du jus d'orange. Après la modernisation et l'extension de l'unité de conditionnement d'agrumes à Aït Iaâza, la COPAG a lancé une nouvelle plateforme d'élevage en commun de génisses et taurillons en mars 2005. Quelques années après, la coopérative a réalisé une 3e station de conditionnement des primeurs à Aït Melloul et son unité de fabrication des produits laitiers à Larache. Poursuivant sa stratégie d'intégration, l'unité d'élevage en commun de génisses et taurillons a été le noyau de l'activité de la viande rouge. En aval, la COPAG a lancé en 2015 son complexe d'abattage dans la zone de Lasstah à Taroudant, qui s'est ajouté à son parc d'engraissement, outre la création de «Jayda», la nouvelle marque de viandes rouges.