Entre Heetch et Careem, la guerre est officiellement déclarée. Et c'est du côté de l'opérateur partenaire du syndicat des taxis que l'offensive est aujourd'hui actée. Reprochant à Careem une concurrence déloyale, Heetch Maroc a saisi le le Conseil de la Concurrence, le 21 mars. Pour Heetch, "Careem enfreint plusieurs réglementations au risque de porter un préjudice important" à son activité, "sans pour autant ouvrir de sérieuses perspectives d'emplois ou bénéfices pour les consommateurs", comme expliqué par cet opérateur dans un communiqué fraîhement diffusé. Et afin de verrouiller son dossier, Heetch Maroc a présenté une liste de faits jugés comme "infractions à la loi et pratiques frauduleuses exercées dans les domaines du transport public mais aussi touristique par MM Networks et Careem Networks FZ LCC". Pour l'App VTC française, la concurrence entre les « captains » Careem et les chauffeurs professionnels est déloyale. « Ces applications s'accaparent des parts de marché qui sont normalement réservées à des acteurs respectant la législation en la matière, notamment le règlement de charges conséquentes », souligne le communiqué précité. En réalité, ces applications ne font que diminuer les revenus des chauffeurs disposant d'agrément et travaillant en conformité avec la loi marocaine, accuse Heetch. L'opérateur en vaut pour preuve, la déclaration de Sadik Boujaera, Secrétaire Général Adjoint du Syndicat National des Taxis de l'UMT, cité dans ledit communiqué. « Nous soutenons et nous nous joignons à cette saisine. La loi mù-marocaine devrait s'appliquer à tous. Ce service devrait protéger les intérêts du chauffeur de taxi tout comme ceux du consommateur », lance Boujaera. Heetch cite aussi dans son communiqué le non-respect du code de travail. « Le lien de subordination existant entre les chauffeurs et les sociétés gérant de ces applications, ainsi que le pouvoir de contrôle et de sanction ou encore la détermination unilatérale des tarifs… autant d'éléments qui convergent pour démontrer que ces applications se comportent plus comme des employeurs que comme de simples intermédiaires entre chauffeurs et consommateurs. Elles le font cependant sans s'acquitter de taxes et cotisation sociales, ce qui lui permet de bénéficier d'avantages concurrentiels par rapport à tous les opérateurs économiques intervenant dans le respect des lois du royaume du Maroc », conclut Heetch.