Les étudiants des facultés de médecine de tout le royaume ont entamé lundi une grève générale, forme de boycott de cours, de Tp/Td, des internats ainsi que des examens pour une durée ouverte. Contacté par lesEco.ma, le coordinateur national de la Commission nationale des étudiants en médecine, Ayoub Aboubaigi, a expliqué que cette démarche a lieu afin de faire valoir les revendications des étudiants en médecine, contre les décisions gouvernementales qui portent atteinte à leurs droits, ainsi qu'à l'université publique et l'enseignement gratuit. Le coordinateur a déclaré que les revendications des étudiants en médecine tournent autour de trois points principaux et quelques points secondaires. Le premier point est celui opposé à la privatisation des études de médecine. Les étudiants en médecine refusent catégoriquement que les étudiants des facultés privés passent le concours d'internat aux CHU publics. Le deuxième point est celui de « la réforme des études médicales » auxquelles les carabins sont opposés, car les laissant dans le flou sans connaître ce qui les attend dans l'exercice de leur profession, les étudiants, même en cinquième année, ne comprennent toujours pas quel est la nature des diplômes qu'ils vont obtenir sous cette réforme, les choses n'étant toujours pas claires. Autre point important évoqué par le coordinateur, les étudiants en septième année médecine connaissent un vrai calvaire : afin de combler le manque de médecins, les étudiants de septième année font leur service non dans les CHU, mais dans les hôpitaux des régions ou de provinces, et sont soumis aux mêmes responsabilités que les médecins diplômés, sachant qu'il s'agit d'étudiants n'ayant pas encore terminé leur formation. De plus, dans ses hôpitaux, ils ne sont pas sous la tutelle de la faculté de médecine, mais sous celle des délégués de la santé, qui les amènent à faire des gardes et des tâches qui ne sont pas les leurs et qui ne doivent pas leur être attribuées. L'une des revendications de ce boycott est que les stagiaires internes ne dépendent que de leur université et de leurs professeurs pour valider leurs stages. Abougaigi ajoute que le gouvernement compte également reformer les systèmes de diplomation dans les facultés de médecine, en introduisant un système de mentions (Bien, Assez bien, Passable) dans les diplômes, ce que les futurs médecins refusent complètement, le diplôme de médecin étant un diplôme professionnel, l'introduction du système de mentions nuit au principe de l'égalité des chances, et est perçu comme une démarche en faveur des établissement privés. Afin de défendre l'éducation publique et gratuite contre la privatisation, les étudiants en médecine sont en train de se mettre en coordination avec les élèves ingénieurs contre la favorisation des établissements privés, et ont ainsi commencé un boycott ouvert des cours, des Td et Tp, des examens et des internats jusqu'à ce qu'un accord satisfaisant soit conclu avec l'administration.