Le boycott qui avait touché le groupe courant 2018 a considérablement altéré les principaux indicateurs à fin 2018. Les conséquences de cette crise devraient même se faire ressentir sur les résultats du premier semestre 2019. Sans surprise, les résultats annuels de Centrale Danone témoignent de la descente aux enfers du groupe au cours de l'exercice 2018. Le producteur de produits laitiers ressort déficitaire du bras de fer lancé par les consommateurs en avril 2018. Le boycott, qui a duré plusieurs mois et «touché de façon drastique l'ensemble des activités» du groupe, a eu raison des principaux indicateurs. Le chiffre d'affaires s'est ainsi établi à 4,76 MMDH, en baisse de 27% par rapport à l'exercice 2017. L'excédent brut d'exploitation courant consolidé a, quant à lui, plongé de 75% pour se limiter à 179 MDH. «Le plan d'économie des charges lancé après le boycott n'a pas permis de couvrir la totalité de nos charges fixes», souligne le management du groupe. Centrale Danone avait en effet instauré, deux mois après le début du boycott, des quotas d'achat de lait auprès des 120.000 éleveurs partenaires en appliquant une pondération identique pour tout le monde. Ce qui revient à collecter 30% en moins de lait auprès des petits exploitants. L'industriel a également mis fin de manière immédiate aux contrats de travail intérimaires qui concernent 886 des 6.200 employés travaillant sur les différents sites du groupe. Au final, le résultat net part du groupe s'est soldé par une perte de 538 MDH, en ligne avec le profit warning annoncé en novembre dernier (celui-ci prévoyait une perte de 500 MDH). Cela correspond à une dégradation de 653 MDH par rapport à l'exercice précédent. Pour rappel, la filiale marocaine du groupe français Danone enregistrait un bénéfice de 115 MDH à fin 2017. Cela n'expliquait pas l'absence de dividendes cette année-là. Aujourd'hui, le contexte est tout autre. Les pertes encourues par l'industriel ne laissent aucune chance de rétribution des actionnaires. «En raison de cette perte enregistrée, le Conseil d'administration proposera à l'Assemblée générale des actionnaires de ne pas verser de dividendes aux actionnaires», conclut Centrale Danone. Concernant les perspectives, le management souligne que «face à cette crise inédite qui frappe durement Centrale Danone et son écosystème depuis le 23 avril 2018, Centrale Danone continue à tout mettre en œuvre pour satisfaire les besoins de ses consommateurs en restant une marque accessible et encore plus innovante, et en prenant les mesures d'adaptation de son organisation, permettant de retrouver progressivement le chemin d'une croissance rentable et durable». Par ailleurs, les résultats financiers du premier semestre 2019 resteront fortement pénalisés par cette crise.