Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar vient de tenir deux rencontres de communication avec les deux bureaux de la CGEM Meknès-Ifrane et Fès-Taza. Mezouar a plaidé en faveur d'une implication forte des entreprises pour accompagner le conseil de la région dans ses efforts visant à relever le défi de l'emploi et la création de richesse. Vendredi dernier le patron des patrons a tenu des rencontres de communication avec les membres de la CGEM Meknès-Ifrane et ceux de Fès-Taza sur des thèmes en relation avec «les potentialités économiques, les opportunités d'investissement» et «les nouveaux dispositifs de la Loi de finances 2019». Le but de ces rencontres est de sensibiliser les deux bureaux de la CGEM sur le rôle qu'ils doivent jouer en partenariat avec le conseil de la région pour le développement du terroir ainsi qu'à la nécessité de leurs contributions pour le dessin des contours du nouveau modèle économique en gestation. Les deux visites à Meknès puis à Fès constituent une première étape d'une série de rendez-vous qui se dérouleront dans les autres régions. Elles tendent à concrétiser la vision de la CGEM qui consiste à impliquer le secteur privé aux côtés de l'Etat pour répondre aux attentes des populations, notamment en matière de création de richesse et d'emplois. Dans ce cadre, Mezouar explique «que la plupart des acteurs locaux ne sont pas conscients des capacités de leurs régions à créer de la richesse, de l'emploi et à stimuler la croissance nationale». «Durant les 20 dernières années, le secteur privé au Maroc a réalisé un saut très important mais en parallèle, la disparité sociale et la répartition des richesses ont connu un recul considérable», ajoute Mezouar. Selon lui, «un taux de croissance de 3% ne peut pas résoudre les problèmes socioéconomiques actuels. Il y a quelques années, nous avons réussi à créer près de 135.000 postes d'emplois chaque année, actuellement on est à 40.000 alors que le nombre des diplômés qui rejoignent le marché de travail varie entre 300.000 et 400.000, ce qui explique ce décalage». C'est ainsi que les représentations régionales de la CGEM, poursuit Mezouar, sont invitées à s'engager activement et selon une vision claire dans la mise en application des plans de développement de leurs régions respectives pour contribuer à la mise en place du nouveau modèle de développement. Retard de paiement et crédit de TVA Lors de sa visite, Mezouar s'est arrêté sur l'un des plus grands chantiers, celui qui concerne les assises de la fiscalité prévues en mars prochain. Selon le patron de la CGEM, «actuellement le retard de paiement et les crédits de TVA font agoniser les entreprises. En effet, l'Etat doit honorer ses engagements. Il doit donner l'exemple», note Mezouar. Dans ce cadre, la CGEM entend «agir sur le fond» mais à court terme pour obtenir des résultats rapides. Pour cela, elle ne compte pas aller aux assises avec des recommandations mais avec des dispositions et mesures claires et opérationnelles à court terme. «Pour les Assises de la fiscalité, nous nous sommes mis d'accord sur une théorie bien déterminée. En effet, trois principes ont été arrêtés avec le ministère des Finances et la Direction des impôts. Le 1er consiste à donner de la visibilité au cadre fiscal marocain. Le deuxième principe porte sur la nécessaire neutralité de l'Etat. Enfin, le troisième principe est le respect des règles de la loi par tous», souligne Mezouar. La parole aux opérateurs locaux Pour sa part, le président du Conseil de la région Fès-Meknès, Mohand Laenser, a invité les acteurs économiques et les investisseurs de la région à saisir les opportunités qu'offrent le programme de développement régional (PDR) et le schéma régional d'aménagement du territoire (SRAT) qui visent en premier lieu à développer l'investissement dans la région. Laenser a mis l'accent sur le potentiel économique et la position stratégique de la région de Fès-Meknès, confortés par une infrastructure routière, ferroviaire et industrielle développée. Lors de son intervention, Aziz Fertahi, président de la CGEM section de Meknès-Ifrane a appelé les industriels de la région à innover avec des produits de forte valeur ajoutée, surtout dans le domaine de l'agro-industrie. Pour lui, «le prix du mètre carré des zones industrielles doit être revu à la baisse avec des tarifs plus raisonnables pour encourager l'investissement dans la région». Sur ce point, il faut rappeler que la ville dispose d'une superficie totale de 460 hectares de zones industrielles. Pour ce qui est de la future zone logistique programmée pour la ville de Meknès, le président de la CGEM MeknèsIfrane propose aux responsables de mettre en place un cahier des charges afin que la grande superficie qui sera exploitée dans cette zone génère plus de 10 postes d'emplois par hectare.