L'Hispano-suisse arrêté au Maroc pour ses liens avec les auteurs présumés du meurtre de deux touristes scandinaves dans le sud du royaume sera présenté lundi au juge d'instruction antiterroriste, a-t-on appris auprès de son avocat. "Après l'audience préalable, ce sera une audience plus détaillée, qui va durer longtemps, avec des questions plus détaillées", a dit vendredi son avocat, Saad Sahli. D'autres suspects seront également présentés le même jour au juge d'instruction antiterroriste à Salé, près de la capitale Rabat, a ajouté Saad Sahli, qui défend d'autres personnes mises en cause dans ce dossier. Les autorités marocaines ont interpellé une vingtaine de personnes pour leurs liens présumés avec le double meurtre, toutes présentées une première fois devant le juge d'instruction. Arrêté à Marrakech où il s'était installé, le suspect hispano-suisse est "imprégné de l'idéologie extrémiste", selon les autorités. Il est soupçonné d'avoir "appris à certaines personnes interpellées dans cette affaire les outils de communication issus des nouvelles technologies et de les avoir entraînées au tir", selon le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ, unité antiterroriste). L'enquête a révélé son "adhésion à des opérations de recrutement et d'embrigadement de citoyens marocains et subsahariens pour exécuter des plans terroristes au Maroc", d'après la même source. Au total, les autorités ont interpellé une vingtaine de personnes pour leurs liens présumés avec ce double meurtre qui a suscité une vive émotion en Norvège, au Danemark mais aussi au Maroc. Les quatre principaux suspects appartenaient à une cellule inspirée par l'idéologie du groupe Etat islamique (EI) mais "sans contact" avec ses cadres en Syrie ou en Irak, selon les autorités. Parmi ces quatre suspects, se trouve le chef de cette "cellule terroriste" Abdessamad Ejjoud, un marchand ambulant de 25 ans. Il avait été condamné par le passé pour avoir voulu rejoindre les zones alors contrôlées par l'EI en Irak et en Syrie, avant de bénéficier d'une réduction de peine. Epargné jusqu'ici par les attentats de l'EI, le royaume avait été meurtri par des attaques à Casablanca (33 morts en 2003) et à Marrakech (17 morts en 2011).