Le gouvernement allemand a refusé lundi de limiter la vitesse à 130 km/h sur les autoroutes, mettant fin au débat lancé par une commission chargée d'examiner sur les émissions de dioxyde de carbone. Introduire une limitation de vitesse, "ce n'est pas dans l'accord de coalition" entre les trois partis qui gouvernement le pays, les démocrates-chrétiens de la chancelière Angela Merkel, ses alliés conservateurs bavarois CSU et les sociaux-démocrates, a déclaré lundi à Berlin le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert. L'Allemagne est le seul pays européen à disposer de tronçons d'autoroutes où la vitesse est illimitée. Il y a d'autres mesures à prendre pour limiter les émissions de CO2, a jugé Seibert. Une "limitation de vitesse n'apporte pas grand-chose à l'équilibre climatique" et n'est pas un "instrument exceptionnel pour la protection du climat", a renchéri un porte-parole du ministère de l'Environnement. Une commission gouvernementale sur l'environnement avait récemment jugé au contraire que "des vitesses plus basses entraînent généralement une réduction des émissions de gaz d'échappement et des poussières". "Les réductions de vitesse ont un effet particulièrement positif car le trafic s'en trouve facilité", a estimé cette commission. Une recommandation qui a relancé un débat revenant à intervalles réguliers dans le pays. L'Adac, club automobile allemand parmi les plus puissants en Europe, affirme lui aussi au contraire que limiter la vitesse n'influe que de façon très marginale sur la quantité de CO2 émise. Les Allemands eux-mêmes ne semblent plus si attachés à cette sacro-sainte vitesse illimitée sur les grands axes. 63% d'entre eux sont favorables à une limitation de vitesse, contre 36% qui y sont opposés, selon un sondage Emnid.