À l'occasion de l'avant-première du nouveau long métrage «Masood, Saida et Saâdan», dans lequel joue le comédien Aziz Dadass, le cast du film a rencontré plusieurs supports médiatiques au cinéma Mégarama à Casablanca jeudi 24 janvier. En présence du réalisateur Brahim Chkiri et de tous les acteurs principaux du film, dont Kalila Bounaylat et Omar Lotfi, l'arrivée d'un «invité spécial» a focalisé l'attention du public et des journalistes. «Saâdan», le singe qui incarne le troisième rôle principal dans le film, qui figure sur l'affiche, s'est subitement retrouvé sous les lumières des projecteurs, lumières qu'il a très mal supportées. Le magot, tenu par une chaîne attachée à son cou, a malheureusement servi à amuser la galerie et à rendre le spectacle «original». La frayeur du singe, qui était perceptible dans son regard et à travers ses multiples tentatives de quitter la scène, n'a aucunement alerté les responsables qui ont continué à l'exposer aux flashs. Son maître, qui tentait de l'empêcher de partir en tirant violemment sur la chaîne attachée, semblait insensible aux réactions négatives de l'animal qui tentait de réduire la douleur ressentie à chaque traction en tenant le milieu de la chaîne avec sa main. Les images de cette maltraitance ont ainsi fait le tour des groupes de défense de la cause animale au Maroc et interpellé l'Association marocaine pour la protection du patrimoine et du singe magot. Rappelons que cette espèce, appelée également Macaque de Barbarie, est menacée d'extinction selon l'Union internationale de conservation de la nature (UICN). En cause, la surexploitation des forêts qui réduit son habitat naturel, le braconnage à des fins d'exportation illégale vers l'Europe et l'inconscience des touristes qui nourrissent ce primate aux dépens de sa santé. Aussi, il a été question de l'exploitation de cet animal à Jemaâ El Fna, chose qui s'est accompagnée d'une dénonciation: l'utilisation du magot à des fins commerciales. «Que fait donc un singe magot à Mégarama sous les feux des projecteurs? De quel droit cette personne possède-t-elle cet animal?». Des interrogations émises par les membres du groupe Facebook «Les singes de la Place Jemaâ el-Fna à Marrakech en danger», qui font appel aux autorités pour protéger cette espèce en voie de disparition.