Vulgarisé au Maroc depuis quelques années à travers des groupes Facebook, des sites ou des applications, spécialement dédiés à l'activité, le covoiturage prend une tournure sérieuse et devient largement adopté par des actifs qui ne veulent plus subir le diktat des transporteurs officiels. Plusieurs marocains, étudiants ou professionnels, favorisent le covoiturage aux autres modes de transport en commun. Ils se regroupent en communauté sur les réseaux sociaux, et entrent en contact dans le but de sélectionner un conducteur non professionnel et des passagers, qui souhaitent effectuer un même trajet, en divisant les frais. "Un recours moins cher et plus flexible pour les navettes quotidiennes", déclare Asmae, membre d'un groupe de covoiturage sur Facebook. Se jeter dans le vide Les mesures sécuritaires de cette alternative restent moindres. Plusieurs internautes demeurent sceptiques quant à l'idée de "partager un trajet avec un ou plusieurs inconnus", surtout pour les grandes distances. Une problématique qui nécessite beaucoup de vigilance, et qui reste rarement mise en avant par les administrateurs des groupes ou des sites de covoiturage. Interrogé par LesEco.ma, l'administrateur d'un groupe Facebook de covoiturage, qui souhaite garder l'anonymat, assure "qu'il s'est inspiré de son expérience en France pour créer son groupe au Maroc, il y a quatre ans. Aucun mauvais retour n'a été fait durant toute cette période, si ce n'est le non sérieux de certains membres qui ont été bannis". Essayant de défendre le but noble de sa communauté, l'administrateur n'a cependant pas pu cacher son inquiétude concernant les mésaventures possibles avec ce mode de transport, difficilement contrôlable. Il a ainsi répondu "vous m'avez fait peur, je penserai sérieusement à fermer mon groupe", quand nous avons évoqué les éventuelles agressions que peuvent subir les membres de son groupe, et qui impliqueraient directement sa responsabilité. Cadre juridique Cette solution alternative qui tente de résoudre la défaillance de l'offre du transport au Maroc, surtout pendant les périodes de fêtes, constituant ainsi des avantages défendus par les adeptes de ce mode qui soutiennent une réduction du trafic et une diminution de la pollution, grâce à l'utilisation de peu de voitures, reste illégale. Dans la loi, rien n'interdit le covoiturage bénévole, celui-ci communément connu sous une vision morale, reposant sur le fait d'apporter une aide à une connaissance en la déposant sur son chemin. Néanmoins, la même activité devient juridiquement interdite si les interactions entre différents "conducteurs" impliquent des rémunérations. Un agrément délivré par les autorités locales est donc indispensable pour transporter des personnes contre de l'argent.