La majorité plaide lundi pour "accélérer" les baisses de taxes déjà engagées et associer davantage les Français à la conduite des affaires de l'Etat, à quelques heures d'une intervention cruciale d'Emmanuel Macron pour tenter d'apaiser les "gilets jaunes". "Notre mandat, c'est la baisse des taxes", a insisté Stanislas Guerini, nouveau délégué général de La République en marche, jugeant que la majorité devait "peut-être accélérer" sur ce terrain face aux revendications des manifestants. "Notre mandat, c'est la baisse des taxes. On s'est engagé là-dessus, et on est en train de le faire, mais peut-être trop lentement, donc oui peut-être il faut accélérer sur des suppressions de taxes, les rendre plus concrètes", a-t-il déclaré sur BFMTV: "un certain nombre de Français ont reçu leur taxe d'habitation, ils ont vu que ça a commencé à baisser; peut-être qu'il faut accélérer encore sur ce type de mesure". Pour lui, Emmanuel Macron, qui doit annoncer à 20H00 de nouvelles mesures, devra "montrer qu'il a entendu ce cri de colère" des Français qui disent "on veut plus, plus vite, dans notre vie quotidienne", et qui souhaitent davantage de "reconnaissance et de participation citoyenne". Le moment est "important pour le quinquennat, pas pour le président de la République ou la majorité", car la question est de savoir si l'"on continue à réussir à réformer le pays", a-t-il ajouté. De son côté, le ministre des Finances Bruno Le Maire s'est déclaré favorable lundi à une "accélération" de la baisse des impôts en France, mais s'est opposé à la suppression de la hausse de la CSG pour les retraités. Gilles Le Gendre, le chef de file des députés LREM, a abondé en plaidant pour "des mesures d'apaisement immédiates", "pas forcément très nombreuses", mais qui permettent d'"accélérer un certain nombre de mesures déjà sur la table". "On ne nous reproche pas tant les mesures que nous avons prises que le fait de les avoir saucissonnées", a-t-il expliqué: donc "peut-être que nous pouvons gagner du temps, que ce soit sur la baisse de taxes ou d'impôts ou sur les augmentations d'un certain nombre de subventions ou de minimas sociaux". Il a en outre appelé à mettre en oeuvre le "nouveau contrat social pour la France" proposé par Emmanuel Macron début 2018 autour des objectifs d'un "accord collectif sur l'écologie", de l'"accès aux services publics", et d'une réforme fiscale qui concilie "compétitivité du pays et justice sociale": "on ne restaurera pas l'ISF car c'est anti-économique, mais tout le reste peut-être sur la table", a-t-il dit, citant l'impôt sur le capital ou le patrimoine via la succession, et l'impôt sur le revenu. Quatrième objectif: introduire "dans le fonctionnement démocratique, et peut-être dans notre Constitution, puisque nous sommes à la veille d'une réforme constitutionnelle, des éléments qui permettent d'associer les citoyens à la conduite des affaires de l'Etat". La députée LREM Aurore Bergé a elle aussi défendu sur Public Sénat une "accélération" des baisses de taxes, en critiquant "Bercy", "souvent très créatif pour inventer de nouvelles taxes ou expliquer qu'on peut pas faire suffisamment vite". "Il va falloir que l'administration travaille suffisamment vite parce que c'est le politique qui décide dans ce pays", a-t-elle lancé. Faut-il augmenter le Smic ? Il a déjà augmenté de "58 euros par mois" entre l'élection d'Emmanuel Macron et le 1er janvier 2019, a répondu Mme Bergé. Faut-il relever le minimum vieillesse ? Il est "en train d'être augmenté de façon très nette, de 800 à 900 euros", a noté Stanislas Guerini, concédant toutefois que "peut-être" là aussi "les choses ne vont pas suffisamment vite".