Si l'arrivée d'un nouvel Exécutif suscite de nombreuses réactions auprès des acteurs des secteurs clés de l'économie nationale, la nomination d'un professionnel de l'information à la tête du ministère de la Communication, apporte avec elle une légère brise d'espoir. Les nombreuses réformes promises et annoncées précédemment auront-elles finalement lieu ? Le Code de la presse sera-t-il enfin révisé ? Le paysage audiovisuel sera-t-il «véritablement» libéralisé ? À en croire les premières déclarations de Mustapha El Khalfi, nouveau ministre de la Communication, «le nouveau gouvernement s'engage à développer le code de la presse et à consacrer la liberté des médias». Voilà qui est dit et pas n'importe où. Comme un signe de réconciliation de l'officiel marocain avec la chaîne qatarie, El Jazeera, le nouveau porte-parole du gouvernement Benkirane a fait cette déclaration dans le cadre de l'émission «L'invité du jeudi soir du bulletin du Maghreb». Après Abdelilah Benkirane, c'est donc au tour de Mustapha Khalfi de répondre aux questions de la chaîne autrefois boudée par les autorités. Garantir la liberté des médias «L'Exécutif s'emploiera aussi à asseoir les bases d'une pratique médiatique démocratique, libre et responsable, soucieuse de la déontologie et promouvant les fondements de l'identité marocaine», a souligné le ministre lors de cette rencontre. Parmi les priorités, le ministre liste le renforcement de la liberté de la presse, la promulgation de la loi sur l'accès à l'information, la création d'un Conseil national de la presse et la mise en place des garanties du libre exercice de la profession, «selon une approche participative et un esprit démocratique», ajoute Khalfi. Autant de chantiers qui rappellent notamment les recommandations apportées par le fameux Livre blanc du dialogue national Médias et Société. Ainsi donc, si le ministre envisage bel et bien de prendre les choses en main, et de passer à l'action, les professionnels de l'information ne peuvent qu'espérer que l'Exécutif actuel n'a pas l'intention de ramener le processus de réflexion à son tout début. D'ailleurs, la première sortie officielle d'El Khalfi, qui s'est rendu en fin de semaine dans les locaux des établissements médiatiques publics, notamment Amazigh TV, la Quatrième, la Sixième ainsi que dans ceux de la radio nationale de la SNRT, marque bien les prémisses d'un nouveau dialogue que le ministre veut «direct avec les professionnels et leurs corporations». À ce titre, El Khalfi a affirmé que «des discussions auront lieu» notamment avec la FMEJ et le SNPM, lesquelles «doivent aboutir à un accord sur l'agenda de promotion du secteur». À peine nommé, Mustapha El Khalfi met donc directement la main à la pâte, de quoi rester optimiste quant à l'avenir du secteur, du moins pour les cinq prochaines années. Il faut dire que le chantier est de taille.