Nouvelle étape dans la bataille autour de la succession de Johnny Hallyday : la justice se penche mardi à Paris sur la demande de gel d'une partie des royalties liées aux albums du chanteur français dont le dernier posthume. Ses deux aînés, Laura Smet et David Hallyday, demandent la suspension du versement de 75% des revenus découlant des ventes de disques de leur père à sa veuve, Laeticia. Ils ont déjà obtenu dans une autre procédure le gel des droits d'auteur - les revenus tirés de la diffusion des titres du chanteur - et des propriétés françaises du musicien. Cette nouvelle demande concerne notamment l'album posthume, "Mon pays c'est l'amour", qui s'est écoulé, ces dernières semaines, à plus d'un million d'exemplaires. Trois maisons de disques - Warner, Universal et Sony - sont concernées par l'audience mardi matin devant le juge des référés (urgence) du Tribunal de grande instance de Paris, à l'issue de laquelle la décision devrait être mise en délibéré. Les aînés Hallyday contestent le testament de leur père, qui a légué toute sa fortune à sa dernière épouse, Laeticia, et leurs deux filles, Jade et Joy. Le testament contesté de la star, décédée en décembre 2017, implique la création en Californie d'un "trust" - une structure juridique permettant de regrouper des actifs - baptisé "JPS Trust" (pour Jean-Philippe Smet, le véritable nom de Johnny Hallyday). Bank of America, le gérant de cette structure, a officiellement demandé en juillet à un tribunal de Los Angeles le transfert dans son giron d'une partie du patrimoine américain du rockeur: royalties, motos Harley-Davidson et voitures de luxe. C'est en réaction à cette demande que les aînés ont engagé, en septembre, la procédure pour bloquer des royalties, a indiqué une source proche du dossier, qui a précisé que le montant de 75% correspondait à la part devant revenir aux quatre enfants du chanteur si le droit français était appliqué - le conjoint se voyant octroyer 25%. Le 51e disque du rockeur a établi le record du meilleur démarrage de l'histoire de la musique en France avec 780.177 exemplaires physiques vendus en une semaine. La commercialisation de cet album avait été, un temps, rendue incertaine par une autre action en justice de Laura Smet et David Hallyday. Ils réclamaient un droit de regard, finalement refusé en avril par la justice. Sur le fond, le contentieux sur l'héritage risque de se prolonger : le tribunal de Nanterre, en banlieue parisienne, doit d'abord déterminer s'il est bien compétent, les avocats de Laeticia estimant qu'il ne peut se prononcer sur la succession d'un résident américain. L'audience est prévue le 22 mars.