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Ce que professionnels veulent...
Publié dans Les ECO le 10 - 01 - 2012

On le savait attendu sur tous les fronts au niveau social. Le gouvernement Benkirane a encore «beaucoup» de pain sur la planche. L'équipe gouvernementale prend fonction, en effet, dans un contexte si particulier qu'elle devra satisfaire une série de doléances qui fuseront certainement sur ses cabinets. Agriculture, pêche, transport, pharmacie, enseignement... les attentes sont dans tous les secteurs. Attentes, qui se sont d'autant plus accentuées avec la période d'attentisme qui a pesé sur toute une économie, des mois durant, alors qu'on attendait la Constitution, puis les élections, puis le gouvernement... et peut-être désormais la prise de fonction. Maintenant que l'organigramme du gouvernement est rendu public, les opérateurs ont du moins commencé à lister leurs priorités. Déjà, en guise de mise en bouche, le gouvernement esquissera vraissemblablement les urgences, selon lui, par le biais de la déclaration de politique générale du gouvernement dont l'annonce devrait être faite en cette fin de semaine. Celle-ci constituera en effet la véritable feuille de route de toute l'économie nationale.
Ils ont confiance...
En attendant, un tour d'horizon du marché permet de déduire que les attentes des professionnels sont multiples. Ceux-ci s'attendent en effet, aussi, à une accentuation des concertations entre eux et les pouvoirs publics, mais aussi l'activation d'un bon nombre de dossiers et de textes de lois relégués aux calendes grecques. Une chose est cependant, certaine: le gouvernement récemment mis en place suscite, à tort ou à raison, les plus grands espoirs chez les opérateurs. Le vent de changement que connaît la scène gouvernementale semble en effet rassurer un grand nombre d'opérateurs. Par ailleurs, aussi différentes que soient les revendications, selon le secteur dans lequel on opère, un point commun réunit l'ensemble des professions : la volonté de mettre en place des mesures basées sur la concertation et d'accélérer le rythme des réformes. Il faut dire que ces espoirs trouvent tout leur son sens, au vu des défis qui attendent l'économie nationale. Libéralisation, démantèlement douanier, crise des partenaires économiques... les difficultés ne manquent pas. Dans ce contexte, si le gouvernement Benkirane veut tenir sa promesse de maintenir un cap de croissance élevé, il devra d'abord écouter les doléances des opérateurs.
...et attendent beaucoup
D'ici à ce que le nouveau ministre de tutelle se penche dans les jours à venir sur la loi de finances 2012, les voyants rouges sont déjà allumés sur certains points. En tête de liste, les incitations fiscales sont soit réclamées soit sous-entendues par plusieurs professionnels. C'est, par exemple, le cas de l'immobilier pour lequel cette question est «vitale» et qui a déjà formulé plusieurs revendications dans le sens de la redynamisation du logement dédié à la classe moyenne. Le secteur du transport demande, pour sa part, à ce que l'Etat revoie la taxation intérieure à la consommation (TIC) du carburant professionnel pour les transporteurs, notamment en vue d'améliorer leur compétitivité à l'international. En attendant de voir si le gouvernement Benkirane adoptera la démarche souhaitée par les professionnels dans la gestion des affaires des secteurs économiques, on sait déjà que ceux-ci n'ont pas tous dévoilé leurs doléances et que certains autres optent pour la prudence préférant calculer les timings de leurs sorties, dans l'attente de la déclaration de politique générale ou, peut-être, l'échéance des 100 jours de grâce. Parmi eux, la Santé, dont la fédération nationale a déjà annoncé le ton avec la grève de deux jours, la semaine dernière, dans les centres hospitaliers, une façon d'inciter le gouvernement à inclure dans ses prérogatives les doléances des professionnels. L'un des syndicats de la profession a d'ores et déjà annoncé qu'il patientait jusqu'à la formation du gouvernement pour demander audience. Et comme il ne s'agit certainement pas d'un cas isolé, il faudrait s'attendre selon plusieurs observateurs à ce que lesecteur de l'énergie chauffe aussi. Cette activité milite depuis longtemps pour la mise en place d'une stratégie gazière pour limiter la dépendance énergétique. Si pour l'heure, les pétroliers ont retenu leur gronde face aux arriérés de la Caisse de compensation, il est clair que dès que le nouveau ministre de tutelle aura pris ses repères, ce dossier chaud sera une nouvelle fois remis sur la table. C'est dire qu'entre ceux qui ont déjà fait entendre leur voix et ceux qui attendent la déclaration de la politique générale pour sortir de leur réserve, Benkirane et son équipe auront certainement fort à faire. Ils auront besoin de la Baraka !
Dixit...
Hassan Sentissi
Président de la Fédération nationale
des industries de la pêche
Le secteur est aujourd'hui sinistré avec, notamment, beaucoup de problèmes qu'il faut résoudre, à l'image de ceux relatifs à l'approvisionnement des professionnels. Il est clair que la reconduction de Aziz Akhannouch à la tête du département nous permet de gagner du temps, vu qu'il bénéficie déjà d'une bonne connaissance du secteur, et qu'on n'aura donc pas besoin d'attendre que le nouveau ministre trouve ses marques. Cependant, une meilleure implication est aujourd'hui de mise. Il faudrait mettre en place une approche basée sur la concertation et le contact avec les professionnels afin de mettre sur la table les différents problèmes du secteur, et envisager des solutions concrètes. Cela pourrait être possible avec l'organisation, le plus tôt possible, des Assises de la profession auxquelles devront participer l'ensemble des parties. De toute façon, si cela ne vient pas du ministère, c'est nous les professionnels qui devront provoquer cette réunion parce que l'on ne peut plus se permettre d'attendre. Pour le cas d'Halieutis, il reste des appoints et des dossiers anciens auxquels il faudra s'atteler d'urgence. Enfin, il est indispensable pour le ministère de dépasser les «conflits» qui l'opposent encore à certaines parties prenantes de la profession, notamment les armateurs et les syndicats, afin de pouvoir agir de concert pour dépasser les problématiques actuelles.
Mohamed Houbachi
Président de l'Association marocaine
du médicament générique
Nous attendons que le gouvernement soit effectivement en place et qu'il prenne ses repères avant d'entamer les discussions avec lui. Aujourd'hui, il y a un certain nombre de points que la profession juge prioritaires. D'abord, le chantier des modalités de fixation des prix ainsi que celui de l'obtention des autorisations de mise sur le marché (AMM). Sur ce dernier point, il faut savoir que les procédures sont aujourd'hui très longues et que le chantier connaît un retard important dans la mise en oeuvre de sa réforme. Des discussions ont été entamées avec le précédent gouvernement mais elles n'ont pas pu être concrétisées. Il faudra donc remettre ce projet sur la table. Ensuite, il faut signaler que l'industrie pharmaceutique manque actuellement de visibilité quant à l'intérêt que lui accordent les pouvoirs publics. Nous espérons que soit mis en place un programme d'appui et d'accompagnement des professionnels. Par ailleurs, deux autres points constituent également une préoccupation majeure à notre niveau. Comment améliorer l'accessibilité des Marocains aux médicaments et comment relever le taux de pénétration des médicaments génériques de 30% à 70%, comme dans les pays industrialisés ? Ce sont là deux points sur lesquels des réflexions et concertations doivent être engagées.
Ahmed Ouayach
Président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural & Président de la FIAC
Nous sommes très satisfaits de cette reconduction de Aziz Akhannouch à la tête du ministère en charge de la tutelle agricole. Le premier facteur de satisfaction, c'est qu'il est opérationnel dans l'immédiat pour continuer à accompagner le secteur sur le même rythme d'évolution. Nous avions beaucoup d'appréhensions sur le risque de rupture sur cet aspect, avec l'avénement du nouveau gouvernement. Cette reconduction nous rassure donc, et permettra à Akhannouch de passer à la vitesse «grand V», en capitalisant sur les acquis de son premier mandat. Ce dernier aura permis de mettre en place quelques acquis fondamentaux pour le développement du secteur, tels que la création de l'Agence du développement agricole, la restructuration du ministère, ainsi que les refontes des systèmes de conseil et d'assurance agricole. Plus qu'une continuité, ce sera plutôt une réelle opportunité pour le Plan Maroc Vert de passer à une seconde phase dans la mise en oeuvre des réformes. Par ailleurs, avec les nominations de Mohand Laenser et de Nizar Baraka aux ministères de l'Intérieur et de l'Economie et des finances, nous pouvons dire que nous avons là le trio qu'il fallait, car eux aussi sont des connaisseurs du secteur.
Jamal Belahrach
Président de la commission emploi
à la CGEM
Il était temps d'avoir un nouveau gouvernement pour que les entreprises puissent enfin disposer d'une visibilité. Pour ce qui est du nouveau ministre de l'Emploi, je reste très satisfait du choix, parce que le ministre vient du secteur privé et connaît bien les chantiers et réformes qu'il devra mener, notamment en ce qui concerne le dialogue social, la réforme des retraites, le code du travail et autres. À notre niveau, nous tentons de capitaliser sur ce vent de changement pour organiser un sommet social, où devront être mises à nu les différentes problématiques du secteur. Pour nous, cela devient une nécessité, pour pouvoir dépasser le stade de petites meurettes ou bricolages, qui finalement ne répondent pas aux problèmes de fond au niveau social. Concernant le rôle de la CGEM, il faudrait que l'institution garde son caractère purement économique, sans s'engouffrer dans le schéma politicien. Certes, nous aurons des représentants de la CGEM au Parlement. Cependant, ceux-ci devront assurer la mission de défendre les intérêts économiques, notamment le renforcement de la compétitivité des entreprises et permettre à la CGEM de rester une force de proposition.
Youssef Benmansour
Président de la Fédération nationale
des promoteurs immobiliers
Aujourd'hui, nous plaçons beaucoup d'espoir sur ce gouvernement. En tant que professionnels de l'immobilier, ce que nous attendons actuellement, c'est principalement une réponse favorable à nos doléances en matière d'incitations proposées pour la loi de finances 2012 et qui permettraient de dynamiser le logement dédié à la classe moyenne et aux jeunes, ainsi que le volet dédié au logement locatif. Ce sont là des éléments clés qui entrent dans le cadre des préoccupations sociales. Pour ce qui est du logement social, la mission a été réussie jusque là et il faudrait que le nouveau ministre de tutelle consolide ses acquis pour maintenir ce rythme. Sur un horizon plus long, bien sûr, nous préconisons une approche de concertation entre le gouvernement et les professionnels, afin de relever les défis qui attendent ce secteur. L'approche public-privé est une nécessité pour répondre aux insuffisances du secteur de l'habitat.
Mohamed Chaïbi
Président de l'association professionnelle des cimentiers
Le nouveau gouvernement devra s'appuyer sur les principaux vecteurs de croissance, notamment en matière de logement et d'infrastructure et il a toutes les chances pour réussir. Le volet social a toujours été mis en avant par le chef de gouvernement et il se trouve justement que le volet du logement en fait partie. En matière d'infrastructures, la priorité devra être donnée à la fois à l'urbanisme et à la mise à niveau des villes, ainsi que du milieu rural en ce qui concerne les infrastructures de base que sont les routes, les hôpitaux... avec, en ligne de mire, le développement des régions, pour assurer un équilibre entre elles. Bien sûr, au niveau de l'APC, nous avons toujours plaidé pour une approche basée sur le partenariat public-privé.
Abdelillah Hifdi,
Président de la fédération du transport
et de la logistique
Il y a un certain nombre de points que la fédération juge prioritaires, à commencer par le chantier de la logistique. Un important retard est constaté au niveau de la stratégie de ce secteur et il faudrait aujourd'hui accélérer son application. Nous avons, certes, eu la loi régissant l'Agence marocaine de développement logistique mais cette institution n'est pas encore opérationnelle, ce qui constitue un blocage pour la dizaine de contrats qui devaient être signés avant avril 2011. Pour ce qui et du secteur du transport, le transport routier attend toujours l'application du contrat-programme. Là encore, pour la fédération, il s'agit d'un problème de retard et l'attente concerne principalement l'accélération du rythme de réalisation. L'autre chantier qui nous tient à cœur et qui semble faire partie des priorités du gouvernement est celui de l'abolition de l'économie de rente dans le transport des voyageurs. Un projet a été déposé par l'ancien ministre au Secrétariat général du gouvernement, mais force est de constater que celui-ci a été élaboré sans concertation avec les professionnels. Il faudrait donc le ressortir des tiroirs pour pouvoir le discuter. Par ailleurs, parmi nos attentes figure également la réforme du transport de marchandises. Nous appelons aujourd'hui à ce qu'il y ait plus de cohérence dans les textes. Dans le même sens, nous regrettons que l'application de la réglementation internationale du transport de matières périssables, au niveau interne, décrétée à l'époque du gouvernement El Youssefi, ne soit toujours pas appliquée. Le gouvernement devra donc faire preuve de plus de contrôle et de sanctions pour veiller sur ce volet. Il y a lieu, également, de placer l'amélioration de la compétitivité des entreprises du secteur, en mettant en place un système d'exonération (ou de reversement) de la TIC sur le carburant, à l'image de ce qui est appliqué dans d'autres pays. Cela permettrait à ces entreprises de pouvoir mieux affronter la concurence des transporteurs étrangers. C'est dire que les chantiers sur lesquels est attendu le nouveau gouvernement sont nombreux. Ceci dit, le plus important, c'est d'instaurer un climat de concertation et de partage de l'information entre la tutelle et les professionnels pour réussir ces défis qu'attendent le secteur du transport et de la logistique. Ce dernier a subi doublement la crise et il faudrait désormais inclure la fédération dans le Comité de veille du gouvernement.


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