Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez effectue lundi sa première visite officielle au Maroc, au moment où la question migratoire est devenue centrale dans les relations entre Rabat et Madrid.«La migration est une responsabilité commune et nous devons renforcer notre coopération sur cette question» a notamment déclaré Sanchez, à l'issue d'entretiens avec son homologue Saad-Eddine el Othmani. «Le partenariat économique est également important, c'est pourquoi nous avons convenu de l'organisation l'an prochain d'un forum économique maroco-espagnol», a poursuivi le dirigeant espagnol, accompagné de plusieurs membres de son gouvernement pour sa première visite officielle dans le royaume qui s'achève plus tard dans la journée. «Le Maroc fait tout ce qui est en son pouvoir en matière de lutte contre l'immigration clandestine», a souligné de son côté le chef du gouvernement marocain. «La question migratoire est complexe et ne peut être réglée uniquement par une approche sécuritaire malgré son importance, il faut privilégier le développement des pays de départ en Afrique», a ajouté El Othmani. Le socialiste Pedro Sanchez avait annoncé vendredi avoir demandé une audience avec le roi Mohammed VI, mais sa tenue n'était toujours pas confirmée lundi en fin de matinée. Devenue cette année la première porte d'entrée des migrants en Europe, l'Espagne plaide depuis des mois pour que l'Union européenne débloque des aides à destination du Maroc afin de mieux gérer les flux clandestins sur la route occidentale de la Méditerranée. Près de 47.500 migrants sont arrivés en Espagne par voie maritime depuis le début de l'année, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), et 564 sont morts ou portés disparus. Si certains tentent la traversée à bord de bateaux pneumatiques au départ des côtes marocaines, d'autres escaladent les barrières hérissées de barbelés des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres entre l'Afrique et l'Europe. Outre les migrants subsahariens, ces derniers mois ont vu se multiplier les tentatives de départ de migrants marocains, prêts à tout pour gagner le continent européen. Entre janvier et fin septembre, le Maroc a stoppé 68.000 tentatives d'immigration clandestine et démantelé 122 «réseaux criminels actifs», selon un bilan officiel.