Le volet social continue d'être le talon d'Achille du modèle marocain de développement. C'est ce qui est confirmé par la dernière étude du Haut commissariat au Plan (HCP) concernant la couverture sociale. Ainsi, sur une population estimée, en 2017, à près de 34,8 millions, seulement 16,2 millions de marocains (46,6%) ont une couverture médicale (15,5% sont des adhérents et 31,1% des ayants droit ou bénéficiaires). La part des femmes est légèrement supérieure à celle des hommes, respectivement 47,6% et 45,5% et celle des citadins nettement au dessus de celle des ruraux, respectivement 53,4% et 35,5%. Le taux de couverture médicale enregistre quant à lui 56,7% parmi les personnes de 60 ans et plus contre 37,1% parmi les jeunes de 15 à 29 ans. Le taux de couverture médicale varie de 47,4% pour les personnes vivant dans des ménages dirigés par un homme à 41,1% pour ceux dirigés par une femme. Il s'améliore nettement selon le diplôme du chef du ménage, passant de 39,3% pour les personnes vivant dans des ménages dont le chef ne dispose d'aucun diplôme à 78,2% pour les personnes relevant de ménages dont le chef dispose d'un diplôme supérieur. Les salariés mieux lotis que les employeurs Selon le statut professionnel, les salariés enregistrent le taux de couverture médicale le plus élevé (56,9%), suivis des employeurs (41,2%), des indépendants (31,3%) et des aides familiales (23,1%). Les actifs occupés exerçant dans les secteurs de l'"industrie y compris l'artisanat" et des "services" enregistrent les taux de couverture médicale les plus élevés avec respectivement 54,8% et 51,9%. Ceux exerçant dans les secteurs des "BTP" et de l'"Agriculture, forêt et pêche" ont les taux les plus bas, respectivement 32,9% et 30,4%. Concernant les retraites, les données fournies par l'enquête nationale sur l'emploi, au titre de 2017, révèlent que 20,9% des actifs occupés âgés de 15 ans et plus sont couverts par un système de retraite, 33% en milieu urbain et 6% en milieu rural. Le taux de couverture par un système de retraite est presque de même niveau aussi bien pour les hommes que les femmes avec respectivement 20,5% et 21,8%. Il passe, cependant, de 13,3% parmi les jeunes âgés de 15 à 29 ans à 23,2% parmi les personnes de 30 ans et plus et de 10,6% parmi les sans diplôme à 75,2% parmi les détenteurs d'un diplôme supérieur. Les secteurs de l'industrie et l'artisanat et des services affichent les taux de couverture les plus élevés avec respectivement 37,1% et 32,9% alors que les BTP et l'agriculture, enregistrent les taux de couverture les plus bas avec respectivement 8,9% et 4,5%. Comment dépasser les dysfonctionnements Ces données sont publiée à l'heure où s'ouvrent, pour aujourd'hui et demain, les assistes de la protection sociale. Ces Assises, organisées dans le cadre d'un partenariat entre différents départements ministériels et établissements publics concernés, avec le soutien de l'Union européenne et de l'Unicef, visent à ouvrir un débat public entre les autorités, les acteurs économiques et sociaux, les organisations de la société civile et les experts, en vue d'élaborer une vision intégrée et consensuelle du système de la protection sociale en tant que composante essentielle du nouveau modèle de développement, a indiqué le ministère délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance dans un communiqué. Cette vision doit permettre de dépasser les dysfonctionnements et les contraintes actuels qui limitent l'impact de ce système sur le citoyen et sur le développement humain et social en général, a précisé la même source. Cet événement, qui sera présidé par le chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, entend également trouver des solutions pouvant assurer la restructuration complète et profonde des programmes et politiques nationaux en matière de protection sociale.