Madiambal Diagne. Président de l'Union de la presse francophone (UPF) international L'UPF international a tenu, mardi, son AGE, en marge de ses Assises organisées en Arménie du 9 au 12 octobre. Le Sénégalais Madiambal Diagne rempile pour un 3e mandat. Il nous parle des chantiers et des défis que doit relever l'organisation et la presse francophones. Vous venez d'être réélu à la tête de l'UPF international pour un 3e mandat. Est-ce que vous allez travailler dans la continuité ou avez-vous pensé à une nouvelle stratégie ? Le comité international a salué le travail qui a été effectué ces 4 dernières années par le bureau international de l'UPF. Vu les résultats engrangés, le comité international a décidé de reconduire le bureau dans son ossature principale. C'est-à-dire me reconduire comme président international et tous mes collaborateurs qui étaient candidats à des postes ont été réélus à une très forte majorité. C'est une marque de confiance et un challenge ; c'est aussi un sacerdoce et également des attentes. Nous devrons répondre à tous cela et faire en sorte que les résultats qui ont été réalisés soient confortés. Comment ? Dans le sens où la demande est là en termes de formation, en termes de collaboration entre les sections internationales, de manière à rendre la voix de l'UPF plus audible sur la scène internationale. Il s'agit aussi de renforcer les acquis de l'UPF dans son fonctionnement et dans sa gestion interne. Tout cela fait en sorte que l'UPF est devenue une association majeure sur la scène internationale. Combien de sections y a-t-il au sein de l'UPF ? D'après le dernier décompte que nous avons fait lors de ces assises, en Arménie, nous en sommes à 52 sections nationales, 3 sections qui sont en formation en Grèce et en Albanie ainsi qu'en Tunisie. Nous aurons l'occasion de mettre en place cette dernière section car nous avons un partenariat avec l'Organisation citoyenneté qui organise un colloque sur le journalisme à Tunis, en novembre prochain. C 'est dire à quel point notre organisation grandit. Toutes les sections existantes ont été renouvelées et leur mode de fonctionnement est plus souple, plus démocratique et plus transparent. Et les membres ? Nous en sommes à plus de 3.000 adhérents. Il y a une campagne de recrutement, notamment en direction des jeunes journalistes. C'est un véritable challenge pour nous d'attirer de nouveaux membres. Comment la presse francophone se porte-t-elle notamment dans les pays où la langue nationale s'impose de plus en plus par rapport au français ? Tout dépend de la zone géographique où l'on se trouve. Dans des zones où il y a des langues nationales écrites, la presse francophone co-habite avec les autres médias. Dans les zones, notamment des pays africains où les langues écrites ne sont pas très développées ou ne sont pas enseignées à l'école, c'est la presse francophone qui domine mais la presse de manière générale connaît des difficultés en raison d'un contexte économique complexe. La presse est en quête de ressources pour survivre et cela est valable non seulement pour la presse francophone mais aussi pour tous les autres médias dans le monde. Il reste entendu que nous avons le français comme vecteur de communication, notre association a pour vocation de renforcer les médias francophones mais cela ne veut pas dire que nous devons nous fermer aux médias édités dans d'autres langues. La présidente de l'UPF Maroc a été élue à une forte majorité de voix au bureau international. Le Maroc est-il une section importante au sein de l'union ? Tout à fait. L'élection de Meriem Oudghiri au poste de vice-présidente de l'UPF International a été une élection triomphale dans le sens où elle a obtenu près de 90% des voix exprimées par le comité international. Cela veut dire l'attente du bureau international vis-à-vis de cette section. Le Maroc a joué un rôle important au niveau de l'UPF déjà sous le mandat d'Abdelmounaïm Dilami (ndlr : directeur de publication du groupe Eco Médias). Il a été l'acteur principal de la relance de l'UPF. La section marocaine est très dynamique et l'UPF international loue ses initiatives et ses actions. Est-ce que l'UPF a aujourd'hui les moyens de ses ambitions, notamment sur le plan financier ? Les financements ne sont jamais suffisants. À l'heure actuelle, nous avons les moyens de réaliser nos projets. Au-delà de nos assises qui sont régulières maintenant, nous tenons des rencontres régionales deux fois par an. Nous avons mis en place des projets de soutien et d'assistance à certaines sections nationales et nous avons participé à la mise en place de programmes de formation dans différentes régions du monde où les besoins en formation ont été exprimés. Nous oeuvrons à défendre la liberté des médias en synergie avec des organisations internationales comme Reporters sans frontières, Article 19, etc. Nous avons pu aussi nous forger une aura et une ouverture auprès des organisations internationales comme l'Unesco, l'Organisation internationale de la francophonie... L'ONUSIDA va organiser avec nous, en novembre à Kigali, un symposium sur les questions de santé. Le Maroc est aussi l'un de nos partenaires privilégiés. Le royaume nous a accompagné de façon très significative en 2016 lors des Assises de Madagascar. Où seront organisées les assises en 2019 ? Ce sera au Cameroun. Et les assises de 2020 se passeront en Tunisie parce que le Sommet des chefs d'Etats et gouvernement francophone se tiendra aussi là-bas. Enfin, nous sommes en discussions avec la section marocaine et avec l'OCP, qui est l'un de nos principaux partenaires pour tenir un symposium international courant 2019.