Une nouvelle politique migratoire dans le royaume, c'est là toute l'ambition qui se cache derrière cette initiative hautement saluée par l'Espagne ce vendredi à Essaouira. La 18e réunion du groupe migratoire mixte permanent maroco-espagnol est une initiative royale pour la mise en place d'une nouvelle politique migratoire dans ses dimensions humaniste et solidaire. «L'initiative royale en matière de gestion des flux migratoires est un exemple à suivre et une référence dans tout le continent africain», a confié à la MAP, la Secrétaire d'Etat espagnole aux affaires migratoires, Mme Consuelo Rumi, en marge de cette réunion tenue à huis-clos. Co-présidée du côté marocain par M. Khalid Zerouali, Wali-directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, et du côté espagnol par Mme Consuelo Rumi, en présence notamment de la Secrétaire d'Etat espagnole aux affaires intérieures, Mme Ana Botella, cette réunion traite des questions relatives à la migration dans ses dimensions légale et illégale. Il est à noter que dans le cadre de sa démarche humaniste et solidaire en matière de gestion des flux migratoires, le Maroc a mené deux opérations inédites de régularisation de plus de 56.000 migrants. Mme Rumi n'a pas manqué, en outre, de relever que le Maroc déploie de grands efforts pour une gestion rationnelle, solidaire et humaniste de ce fléau aussi bien en ce qui concerne le contrôle des frontières et la lutte contre les réseaux mafieux de trafic et de traite humaine qu'en matière d'intégration des migrants. «C'est un excellent travail que le Maroc est en train de bâtir, un travail que l'Espagne reconnaît et soutient», a-t-elle dit, soulignant, dans ce sens, la nécessité de mettre en valeur la démarche marocaine en tant que référence en la matière. Mme Rumi a aussi fait savoir que son pays a entamé un travail dense et soutenu au niveau de l'Union européenne (UE) pour rappeler aux partenaires européens la nécessité d'asseoir les bases d'une approche collective et concertée afin de faire face, de manière efficace, au phénomène complexe de la migration. «Notre démarche consiste d'abord à rappeler à nos partenaires européens que l'Espagne fait partie intégrante de l'Europe et que le Maroc est un «acteur majeur» et «un partenaire stratégique» pour le Continent en matière de gestion des flux migratoires», a-t-elle expliqué, précisant que son pays «sera la voix du Maroc auprès des instances européennes». «Cela signifie que l'Espagne ne ménagera aucun effort pour mettre en valeur le modèle de gestion des flux migratoires que le Maroc est en train de développer», a-t-elle affirmé, insistant sur l'impératif d'œuvrer pour renforcer davantage la coordination dans ce domaine. Lors de cette réunion, les deux parties ont mis l'accent sur l'importance des relations bilatérales exemplaires en la matière, soulignant la nécessité d'une action commune pour renforcer davantage ce partenariat qui sert actuellement de modèle à suivre dans toute la région. Les deux parties ont loué, en outre, le rôle majeur du royaume en termes de sécurité régionale ainsi que les efforts d'envergure fournis en matière de lutte contre les réseaux de trafic de migrants. Elles ont également convenu de renforcer les mécanismes de gestion de ce dossier, d'encourager les flux légaux (migration saisonnière) et de promouvoir les actions en faveur d'une meilleure intégration de la communauté marocaine établie en Espagne. Sur le plan opérationnel, les responsables des deux pays ont estimé indispensable de renforcer la coordination pour resserrer l'étau autour des réseaux transfrontaliers de trafic et de traite humaine. La partie espagnole a, par la même occasion, réitéré la détermination de l'Espagne et de l'UE à renforcer l'appui technique au Maroc dans son combat permanent contre le fléau migratoire.