Le viol de la jeune fille Khadija par quatorze «loups» et les tortures qu'elle a subies n'est pas un fait divers. C'est la preuve de multiples maladies et complexes dont souffre notre société car si le viol n'est pas, en soi, un acte rarissime, le fait que ces énergumènes insistent pour graver à jamais leur délit en tatouant le corps de la jeune fille de dessins matérialisant leur crime, est un précédent sans pareil ! Maintenant que les faits sont devant nous, faut-il rappeler pour la millionième fois que la justice doit sévir ? Il y a eu tout un combat pour réformer le fameux article 475 du Code pénal, qui constituait une honte face aux violences faites aux femmes. Aujourd'hui, le nouveau code apporté par la réforme Ramid prévoit des articles (de 438 à 486) qui traitent le viol selon ses différentes facettes et lui consacre une panoplie de sanctions allant de 5 à 30 années. Plus encore, ce nouveau Code pénal a prévu des sanctions, en vertu de l'article 38, pour des cas similaires à celui de Khadija où le viol est accompagné de séquestration et de tortures, allant jusqu'à la peine capitale. Maintenant que le Maroc s'est doté de cette batterie juridique, il y a lieu de passer à l'action; or nos magistrats restent, en majorité, indécis face aux cas de violences faites aux femmes et notamment de viols perpétrés dans des conditions inhumaines avec des tortures physiques et psychiques qui laissent, à jamais, leurs stigmates sur le corps et dans l'âme de la jeune femme. Enfin, quand on voit ce genre de crime, on est tenté d'oublier le combat d'annulation de la peine de mort. À bon entendeur...