La société de développement local lance un appel d'offres pour la construction d'un nouveau marché de gros aux volailles à Casablanca dans la commune de Lakhyayta. La structure qui sera bâtie sur 45.000 m2 va coûter 5,1 millions de DH. Néanmoins, les opérateurs pourtant directement concernés par ce projet disent ignorer tout du dossier. Les odeurs nauséabondes qui se dégagent des ordures du marché de gros des volailles, situé à Hay Mohammedi, seront peut-être bientôt un vieux souvenir. La société de développement local en charge de la gestion, de l'accompagnement, du suivi et de l'évaluation des prestations de service public de la ville de Casablanca a décidé de mettre un terme à ce problème de santé publique qui vaut à la mairie de la commune urbaine de nombreuses critiques. En effet, Casa prestations vient de lancer un appel d'offres pour la construction d'un nouveau marché de gros aux volailles à Casablanca dans la commune de Lakhyayta. Un marché de 45.000 M2 Le montant du cautionnement est fixé à 100.000 DH. Il est à noter que l'ouverture des plis est prévue le 6 septembre prochain. «Les soumissionnaires ont quatre mois pour soumettre leurs offres», a indiqué Abdelkader Bouda, directeur technique de Casa prestations dans un entretien exclusif avec les Inspirations ECO au siège de l'entreprise, jeudi 16 août. La structure qui sera bâtie sur une superficie de 45.000 m2, deux fois plus grande que l'actuel marché, comportera une place de parking, un parking intérieur et un parking extérieur, 26 quais, une salle des ventes, une station de lavage pour les camions qui approvisionnent le marché ainsi que des centres administratifs, entre autres équipements. 5,1 MDH d'investissement prévus Le coût du projet est estimé à 5,1 millions de dirhams. L'idée est de permettre aux éleveurs marocains de vendre leurs volailles dans un environnement propre et sain. Le futur marché n'aura donc rien à voir avec l'existant à Hay Mohammedi comme en témoigne le choix du site qui se situe hors de la ville de Casablanca, a souligné le responsable de Casa prestations. «Dans l'actuel marché, ça part dans tous les sens. Nous on ne veut plus de ça. Nous allons construire un nouveau marché où la circulation sera fluide», a-t-il également promis précisant que la structure sera exclusivement réservée à la vente de volailles vivantes. «Il n'y aura pas d'abattage. Les vendeurs grossistes et détaillants y amènent leurs volailles pour les vendre le même jour», contrairement à ce qui se passe dans l'antre de Hay Mohammedi où la saleté et la puanteur se côtoient au quotidien, insiste-t-on. Des normes de sécurité et d'hygiène strictes Outre la propreté et l'hygiène, une série de normes strictes dédiées à la sécurité sera également mise en place, a promis le management de Casa prestations, sans trop entrer dans les détails. Une seule certitude, le commerce illicite sera formellement interdit sur le site. «Il sera demandé aux vendeurs de prouver la traçabilité de leurs volailles», prévient Abdelkader Bouda. Cependant, si le futur marché est destiné à offrir aux consommateurs de volaille de la viande de qualité et un environnement saint aux vendeurs de poulets, sa construction risque de faire des mécontents. «Personne n'est au courant de rien» En effet, les opérateurs n'auraient pas été informés du projet de création d'un nouveau marché. C'est en tout cas ce que nous a révélé un haut responsable de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). Dans un entretien téléphonique avec les Inspirations ECO, notre source au sein de la fédération qui regroupe cinq associations représentant chacune une branche d'activité du secteur, n'a pas caché sa surprise et sa colère «d'apprendre une telle nouvelle à travers la presse». «C'est vous qui me l'apprenez, personne n'est au courant de rien», a fustigé notre interlocuteur qui se dit outré de la démarche de Casa prestations. «Nous avons longtemps milité pour que Casablanca se dote d'un marché de gros digne de ce nom et voilà que l'on nous isole», a-t-il finalement martelé avant d'ajouter «c'est quand même incroyable parce que je suis sûr que même l'Onssa n'est au courant de rien». Et ce n'est pas tout. «Je vous le dis, la structure est bien partie pour être inutilisable», prévient-il. Nous avons pris le soin de contacter le service de communication de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires. Nous n'avons reçu aucune réponse de leur part après un envoi de mail, à leur demande. Pour plus de précisions, nous nous sommes adressés à Casa prestations qui nous indique pourtant que toutes les parties concernées par le projet ont été bien informées du dossier.