L'Arabie Saoudite a annoncé, ce lundi, qu'elle avait décidé d'expulser l'ambassadeur du Canada et de geler toutes les relations commerciales avec Ottawa qui avait réclamé la libération des militants des droits de l'Homme. Le royaume saoudien a donné 24 heures à l'ambassadeur canadien à Ryad pour quitter le pays, et rappelle son propre ambassadeur à Ottawa. Les relations commerciales avec le Canada sont également suspendues. Le gouvernement canadien n'a pas réagi officiellement à cette annonce. Ces mesures interviennent suite à un appel de l'ambassade du Canada vendredi à la «libération immédiate» des militants des droits de l'Homme emprisonnés en Arabie Saoudite. Le royaume d'Arabie Saoudite «n'acceptera d'aucun pays une ingérence dans ses affaires intérieures ou des diktats imposés», a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères sur Twitter. #Statement | KSA through its history has not and will not accept any form of interfering in the internal affairs of the Kingdom. The KSA considers the Canadian position an attack on the KSA and requires a firm stance to deter who attempts to undermine the sovereignty of the KSA. — Foreign Ministry ???????? (@KSAmofaEN) 5 août 2018 L'ambassade canadienne s'était dite «gravement préoccupée» par une nouvelle vague d'arrestations de militants des droits de l'Homme dans le royaume. «Nous appelons les autorités saoudiennes à les libérer immédiatement ainsi que tous les autres activistes pacifiques des #droitsdel'Homme», avait déclaré l'ambassade vendredi dans un communiqué publié sur Twitter. Canada is gravely concerned about additional arrests of civil society and women's rights activists in #SaudiArabia, including Samar Badawi. We urge the Saudi authorities to immediately release them and all other peaceful #humanrights activists. — Foreign Policy CAN (@CanadaFP) 3 août 2018 Le ministère saoudien des Affaires étrangères a exprimé son mécontentement concernant la formulation du communiqué de l'ambassade. «Il est très regrettable que les mots «libération immédiate» figurent dans le communiqué canadien. C'est inacceptable dans les relations entre les deux pays», a déclaré le ministère. Jeudi, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, s'inquiétait sur Twitter de l'emprisonnement de ces femmes, en particulier, celui de Samar Badawi, une militante de l'égalité homme-femme et la sœur du blogueur, Raif Badawi, lui-même incarcéré en Arabie Saoudite depuis 2012 en raison de propos tenus dans son blog. Il a été condamné en novembre 2014 à dix ans de prison et à 1.000 coups de fouet pour «insulte à l'islam».