Le ton est donné pour 2012, et l'addition quasi bouclée pour 2011. Au moment où la compensation ploie sous le joug des impayés dans la perspective de la prochaine loi des finances (les hydrocarbures et gaz représentent 80% de l'enveloppe de la Caisse). Le secteur énergétique, fidèle à lui-même, continue de constituer l'une des plus grosses poches de dépense les plus onéreuses de l'Etat. À telle enseigne, en tout cas, qu'elle pèse - tout aussi lourdement - sur la balance commerciale. Dans la dernière note de conjoncture de la tutelle administrative, cette réalité s'en trouve réitérée. Une actualisation statistique qui s'arrête à fin septembre dernier, mais qui offre tout de même une visibilité globalement suffisante sur l'évolution du secteur, en l'occurrence ses importations. La part des produits énergétiques dans le total des importations nationales aura ainsi atteint 25,8% à fin septembre 2011, contre 22,7% une année auparavant. Trois précieux points grignotés. Cette hausse a surtout concerné le gasoil et le fuel. La combinaison des importations de ces deux matières énergétiques – à elles seules - donne une augmentation de 68% de la facture, avec une valeur de 24,3 milliards de DH à fin septembre dernier. Les importations de pétrole brut ont, pour leur part, progressé de 25%, pour une valeur estimée à quelques 23 milliards de DH. Cela est dû notamment à une augmentation du prix moyen de la tonne importée, qui est passée de 4.691 DH/T à 6.181DH/T, soit une variation annuelle de 31%. Force est de signaler, au passage, que le volume est néanmoins légèrement en recul sur la même période étudiée, avec une variation de 5%. La quantité du pétrole brut importée est ainsi passée de 3.950,2 Kilotonnes (KT) à 3.748,6 KT. Effets collatéraux À la lecture de ces statistiques, l'on pourrait facilement déduire les grandes conséquences sur la facture énergétique nationale. Celle-ci aura ainsi connu une hausse de près de 40% sur les neufs premiers mois de 2011, correspondant à une valeur de 68,5 milliards de DH, contre 49,7 milliards de DH sur la même période en 2010. «Ce résultat est notamment imputable à la hausse des importations des produits pétroliers», justifie-t-on auprès du département de l'énergie. Par ailleurs, un autre grand facteur de progression est également intervenu. Il concerne l'accroissement de la facture électrique, qui a presque doublé en une année avec une évolution de 100,6% ! Le cumul, en valeur, s'établit à près de 2 milliards de DH à fin septembre dernier. Le ministère n'apporte toutefois aucune justification sur ce pic considérable, même si du côté des professionnels, il serait dû à une hausse exceptionnelle de la demande électrique observée à partir de la fin du premier semestre de cette année. Le GPL s'inscrit également dans cette même tendance, pour afficher une valeur cumulative des neuf premiers mois de 2011 à hauteur de 12,3 milliards de DH. Ce qui fait transition vers le segment du raffinage. Le raffinage se renforce Cette dernière activité se serait bien «comporter» à fin septembre 2011, selon les appréciations de la tutelle administrative. C'est ainsi que la production du fuel, du gasoil, du super, du Jet et du propane a progressé respectivement de 71,1%, de 13,2%, de 21%, de 25,4% et de 20,5% par rapport à la même période en 2010. Quant à la production globale de la SAMIR, en particulier, elle a évolué de 8,7% sur cette même échéance. Il est à signaler que la production de la SAMIR a connu une régression au cours de l'année 2009 par rapport à l'année 2008, suite à la réhabilitation de la raffinerie de Mohammedia et à la fermeture de la raffinerie de Sidi Kacem. Par ailleurs, les ventes des produits pétroliers ont enregistré une hausse de 5,7 % en glissement annuel. Pour le détail des chiffres des ventes du butane, du fuel, du gasoil, de l'essence super, du Jet et des lubrifiants, ils ont progressé respectivement de 4,2%, de 11,2%, de 5,9%, de 2,6%, de 5,5% et de 3,1% entre ces deux périodes. Quant au propane, ses ventes ont régressé de 13,6%.