Ceux qui espéraient un allégement de la facture énergétique pour limiter le déficit de la balance commerciale sont loin de voir le salut. Les dernières données disponibles auprès du ministère de l'Energie confirment en effet un sérieux alourdissement de la facture de l'énergie, au moins jusqu'à fin septembre dernier. Celle-ci représente désormais 25,8% de la facture nationale alors qu'à la même période en 2010, elle ne représentait que 22,7%, après avoir enregistré un alourdissement de 37,9%. Bien évidement, la facture du pétrole brut y contribue largement. Ce poste, qui pèse à lui seul plus du tiers de la facture énergétique, a connu en effet une hausse de 25% pour s'établir à plus de 23 milliards de DH. Pourtant, en termes de quantité, le Maroc a importé 5,1% de pétrole brut en moins sur les neuf premiers de l'année, comparativement à la même période de 2010. C'est dire l'impact de l'évolution du cours de l'or noir sur la balance commerciale du royaume. Cela donne plus de pertinence à la promesse faite par le PJD, parti victorieux aux dernières élections, de militer pour la mise en place d'une politique d'anticipation des cours des matières premières. Le même constat est à relever au niveau du gasoil-fuel, lequel a bondi de 68,5% pour atteindre 24 milliards de DH. Il y a là de quoi relancer la question de laccélération de la mise en place d'une stratégie gazière pour remplacer le fuel chez les industriels, comme cela est prôné par la Fédération de l'énergie (voir www.lesechos.ma). En attendant, il faut dire que l'activité de raffinage, dont se charge principalement la Samir, a été globalement bien orientée sur la période. En effet, le ministère de l'Energie et des mines annonce l'entrée en raffinage de 5,18 millions de tonnes de matière première énergétique, soit 8,7% de plus qu'à fin 2010. Cela aura ainsi permis la production de 71% de fuel en plus et de 20,5% de plus de propane. En même temps, l'activité de raffinage a alimenté les stations services du royaume par 21% d'essence de plus qu'en 2010 et 13,2% de plus de gasoil. À ce niveau, force est de constater que la consommation de gasoil, plus pollueur, reste largement supérieure à celle du «super», puisque la tutelle comptabilise à fin septembre la vente de 3,19 millions de tonnes de gasoil contre seulement 389.229 tonnes pour le super. Par ailleurs, il y a lieu de souligner la nette augmentation des besoins énergétiques du royaume, comme l'illustre la hausse de 7,9% de l'énergie nette appelée constatée par l'ONE. En tout, le Maroc aura consommé 21.575 GWH, dont les trois quarts sont issus de source thermique. Néanmoins, l'énergie éolienne commence a prendre du rythme et affiche sur les neuf premiers mois de 2011 une hausse de 3,4%. Une bonne note est également à mettre à l'actif de l'ONE, qui a réduit de 5,9% la quantité de charbon consommé pour produire de l'électricité, au profit du gasoil, le fuel et surtout le gaz naturel, dont l'utilisation devient de plus en plus importante.