Les cinq mois à venir pourraient voir Nasser Zefzafi, détenu marocain du Hirak du Rif et condamné à 20 ans de prison ferme après un procès-fleuve de neuf (9) mois, consacré du Prix Sakharov. Décerné depuis 1988, le Prix Sakharov sera peut-être octroyé cette année 2018 au leader du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi qui a écopé de 20 ans de réclusion pour «atteinte à la sécurité intérieur de l'Etat». Ce dernier figure parmi les nominés qu'a choisis le parlement européen en 2018 pour recevoir le «prestigieux» Prix Sakharov dont la valeur symbolique demeure plus importante que celle matérielle. En effet, au-delà des 50.000 euros perçus par le lauréat et décernés chaque année par le président du Parlement européen en session plénière à Strasbourg, l'enjeu réel est de rejoindre une constellation de grands noms de la dissidence de leurs pays respectifs. Dans ce sens, il est à citer l'activiste anti-apartheid devenu plus tard Président de l'Afrique du Sud, Nelson Mandela, qui l'a reçu en 1988. Parmi les Maghrébins, nous trouvons, entre autres, Mohamed Bouazizi, qui a déclenché la révolte en Tunisie en 2011 après s'être immolé par le feu. Bien avant en 1997, c'est la journaliste-écrivaine et militante des droits des femmes, des droits de l'Homme et de la démocreatie, l'algérienne Salima Ghezali qui fût honoré. La nouvelle - annoncée par une parlementaire néerlandaise au père de Nasser, Ahmed Zefzafi, après sa réception par la Commission parlementaire des affaires étrangères du parlement hollandais. En 2011, la présidente du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme (Codesa), Aminatou Haïdar, a été retirée à la demande de Rabat de la liste des candidats au Prix Sakharov. L'année dernière (2017), le Prix a été attribué à l'opposition vénézuélienne. Les quelques mois qui viennent annonceront donc le nom du lauréat 2018 du «prestigieux Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit». Rappelons que d'aucuns ont critiqué les sentences prononcées à l'égard des détenus du Hirak du Rif qui ne devaient à la base pas comparaître devant la Chambre criminelle près la Cour d'appel, mais plutôt devant le Tribunal de première instance. La Chambre criminelle étant réservée aux affaires liées aux «crimes» ! Par ailleurs et en rapport toujours avec le procès des détenus du Rif, Zefzafi et ses compagnons - détenus à la prison de Okacha (Casablanca) - viennent de permettre à leur Défense de recourir en appel du verdict prononcé le 26 juin par la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca.