Le transporteur maritime canarien Armas a des visées sur le port d'Agadir qu'il souhaite inclure dans sa liaison entre Cadix et l'archipel canarien. L'acquisition par le groupe maritime Armas de l'entreprise Trasmediterranea, appartenant au groupe Acciona, redessine la carte des routes maritimes entre l'Espagne et le Maroc. Le nouvel acquéreur semble intéressé par un renforcement des liaisons entre les ports marocains et le sud espagnol via l'archipel canarien. Armas a laissé entendre qu'il reliera le sud ibérique à un port marocain, probablement celui d'Agadir. De fait, le passage de Trasmediterranea dans le giron du groupe canarien Armas a été autorisé par le régulateur des marchés espagnols à condition que le nouveau groupe abandonne certaines routes détenues par les deux armateurs. L'objectif est d'éviter une situation de monopole. Il s'agit principalement de la desserte reliant le sud de l'Espagne à Mélilla et la connexion avec le port de Huelva et l'archipel canarien. Pour combler ces pertes, l'actionnaire majoritaire de Trasmediterranea a souligné que son navire roulier Elizabeth Russ, effectuant la desserte entre le port de Cadix, Las Palmas et Tenerife pourrait inclure le terminal portuaire d'Agadir dans son trajet, a annoncé le journal www.eldiariodecadiz.es. Selon ce média, le port gadiri ne serait qu'une première étape dans une démarche visant à reconquérir le fret maritime dans cet espace de l'Atlantique. Ces hypothèses sont confirmées par l'annonce faite auparavant par le groupe Trasmediterranea, lequel avait affirmé qu'un rétablissement des connexions maritimes avec le Maroc est une affaire prioritaire. La mise en place de cette desserte est une aubaine pour les opérateurs canariens qui attendent impatiemment, voire désespérément, la réouverture du port de Tarfaya. L'établissement qui devait être inauguré depuis deux ans déjà se fait toujours attendre. Les exportateurs canariens trouveront dans cette nouvelle proposition une alternative pour doper leurs échanges commerciaux avec le royaume. Rappelons que les autorités portuaires de Cadix avaient manifesté leur intérêt pour la mise en place de liens maritimes avec le Maroc. Une délégation s'est rendue en septembre dernier à Casablanca pour convaincre les exportateurs marocains des avantages qu'offrent leur plateforme. Les autorités de ce port veulent grignoter une part du quota des exportations de fruits et légumes, destinées au marché communautaire. Profitant de la densité du trafic à Algésiras et ses répercussions sur les délais de livraison, Cadix veut se positionner comme une option de qualité pour les opérateurs de la région. À souligner que la liaison hebdomadaire reliant le port de Cadix à son homologue casablancais a été supprimée en 2014 à cause des déboires du transporteur IMTC qui opérait sur cette ligne.