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L'humain et l'entreprise
Publié dans Les ECO le 23 - 12 - 2011

Influencées voire façonnées par la mondialisation et confrontées à une concurrence ardue, nos entreprises sont en quête continue d'axes de différenciation et de performance. Un tel contexte met en évidence la nécessité de dynamiques organisationnelles ancrées dans un rythme d'innovation soutenu où des nouvelles connaissances doivent être assimilées et des réajustements effectués en permanence.Cette flexibilité organisationnelle dépend de la capacité de l'entreprise à attirer, à mobiliser et à fidéliser des ressources humaines compétentes et motivées, car elles représentent un appui stratégique et une source indéniable de génération de valeurs. La nouvelle réalité économique implique que l'entreprise place l'homme et son potentiel créatif au centre de toutes les préoccupations managériales et organisationnelles. Or, pour rester performant, on ne peut se contenter d'une gestion simplement technique de l'activité ou d'un pilotage à partir de tableaux de bords. Encore faut-il réintégrer l'élément humain, agir sur sa motivation et sur son implication durables. Aujourd'hui, l'entreprise n'est plus un espace régi par une organisation figée, entièrement déterminée par des instructions ou des programmes, mais un «assemblage infiniment complexe», qui se dérègle constamment et se complexifie si les savoirs et les connaissances ne viennent l'adapter et l'optimiser. Parce que motivation, organisation et management sont indissociables... Investir dans le développement humain n'est pas une charge superflue ou un luxe inutile... c'est un atout pour la performance. Le sujet de l'humain réconcilie le social et l'économique. Le véritable défi à relever concerne le bien-être des salariés et leur valorisation comme principale énergie entreprenante. En effet, la performance exclusivement économique ou financière a prouvé ses limites.
La valeur humaine doit aussi être prise en compte, incluant notamment des indicateurs de santé, de sécurité et de conditions de travail à travers, par exemple : le turn over, les accidents du travail, la satisfaction des salariés, la promotion interne... La santé physique et psychologique des salariés est aussi un facteur clé de la compétitivité des entreprises. Ainsi, une prise en compte de la motivation des collaborateurs, de leur bien-être accroît leur engagement et leur performance, mais contribue aussi à la diminution des coûts liés au mal-être au travail. Toutefois, la démarche visant à améliorer le management par la performance, pour gagner en productivité, implique une réflexion préalable, une observation minutieuse de l'organisation et des conditions de travail. Il est essentiel que la démarche soit collective et systémique, préventive et visant une amélioration assidue. Il convient, en effet, d'analyser l'implication de la ressource humaine sous trois angles complémentaires: individuel, relationnel/managérial et sous celui du lien entre la performance et les modes de gestion interne. Seule cette approche rendra compte des dysfonctionnements et permettra la mise en place de solutions adéquates et épanouissantes. De nos jours, l'entreprise se voit confrontée à des pressions de plus en plus fortes, que ce soit de la part des actionnaires, des salariés, des consommateurs ou du cadre réglementaire. Jusqu'ici, les enjeux se formulaient uniquement en termes de compétitivité, de rentabilité, au détriment souvent de la transparence, de la prévention des risques et de la responsabilité sociale. Cette approche restrictive trouve ses limites et devient obsolète. Le développement doit agir pour une «citoyenneté économique et une responsabilisation humaine de l'économie». Il apparaît clairement que cette nouvelle logique de développement représente une formidable opportunité pour des voies inédites d'innovations et de différenciations stratégiques. Gagner du temps, rester compétitif et maîtriser la complexité obligent l'entreprise à cultiver chez l'homme sa part inaliénable de liberté d'entreprendre, source de sa mobilisation au cœur des processus complexes de l'entreprise. Le choix stratégique est de substituer la confiance à l'obéissance et la reconnaissance au commandement. La mobilisation de l'individu doit être rapide et se faire au sein d'un collectif compétent avec lequel il entre en synergie. C'est ce collectif qui rend alors possible la performance de chacun dans l'entreprise. Mobiliser collectivement la richesse humaine et le capital intellectuel est un préalable à la pérennisation de nos entreprises, ainsi qu'à leur essor. Il implique certes une culture différenciée, audacieuse et ambitieuse d'un nouveau modèle de transformation socio-économique. Faisons en sorte alors que la performance humaine soit une partie intégrante de nos préoccupations, de notre management et de notre gestion au quotidien, afin que la passion d'entreprendre et d'innover devienne «coutumière à nos entreprises».

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