La Banque centrale européenne a confirmé, jeudi, son intention d'arrêter son vaste programme d'achats d'actifs d'ici la fin de l'année, dans le cas où les données confirmeraient ses prévisions d'inflation à moyen terme. Entamé en mars 2015 pour combattre le risque de déflation dans la zone euro, le programme connu sous le nom de «QE» (rachat massif par la BCE de dettes publiques et privées) porte actuellement sur un volume de 30 milliards d'euros par mois. La décision, largement attendue par les marchés, s'inscrit dans un processus de normalisation de sa politique monétaire. Elle passera par une décrue de son rythme entre octobre et décembre à 15 milliards d'euros mensuels. La Banque centrale, dont les gouverneurs se sont réunis jeudi à Riga, a toutefois maintenu le taux d'intérêt des opérations principales de refinancement à son niveau historiquement bas de 0%. Les banques, de leur côté, vont continuer à payer auprès de la BCE un intérêt négatif de 0,40% pour les liquidités dont elles n'ont pas l'utilité immédiate. Le Conseil des gouverneurs s'attend à conserver ce niveau «au moins jusqu'à l'été 2019» et aussi longtemps que nécessaire pour s'assurer que l'évolution de l'inflation continue à s'inscrire dans le cadre des anticipations actuelles en ligne avec son objectif inférieur, mais proche de 2%. Annoncé en janvier 2015, ce programme destiné à sauver la zone euro de la déflation a commencé par des achats de grande envergure d'obligations émises par des Etats, suivis dès mi-2016 par ceux de dettes d'entreprises. Au vu de la meilleure santé de l'économie, le QE a été réduit par palier, passant fin 2016 de 80 à 60 milliards d'euros mensuels, puis de 60 à 30 milliards d'euros depuis janvier. Il a permis à la BCE de déverser, à ce jour, plus de 2.400 milliards d'euros de liquidités sur le marché afin de favoriser le financement des ménages et des entreprises, en vue de stimuler la croissance et l'inflation. Par ailleurs, la BCE a décidé d'abaisser sa prévision de croissance pour 2018 en zone euro à 2,1 % contre 2,4 % auparavant, mais s'attend désormais à une inflation à 1,7 % cette année et l'an prochain, contre 1,4 % auparavant.