C'est la dernière ligne droite pour le nouveau gouvernement. La validation de l'organigramme étant chose acquise, la majorité gouvernementale se penche sur les détails de la déclaration gouvernementale. La nouvelle majorité ayant réussi son premier test de solidarité en votant pour Karim Ghellab par 222 voix, soit 5 voix de plus que celles des 4 partis réunis, Benkirane ne voit plus venir le danger d'un rejet de sa déclaration. En attendant la fixation de l'ordre du jour du Parlement par le nouveau président, l'heure est pour la finalisation de la politique générale.«Le parti du président du gouvernement a pris compte des programmes de l'ensemble des composantes de la coalition et a préparé un document final, qui reflète les priorités des 4 partis pour la période 2012-2016», assurent certains députés proches de ce dossier. En attendant de se mettre d'accord sur le taux de croissance prévisionnel et les objectifs à moyen terme, ce sont trois secteurs sociaux qui sont la cible prioritaire de la coalition et qui en sont à leur dernière étape d'achèvement : la santé et l'Enseignement, qui ont des plans d'urgence jusqu'en 2012, ainsi que la généralisation de la RAMED, après l'expérience pilote réussie à Tadla-Azilal. Hormis ces points qui demandent une logique de continuité, la déclaration finale devra aussi se focaliser sur la relance du tissu économique et l'encouragement des PME et TPE. Les quatre partis veulent que le projet de loi de finances 2012 reflète les promesses faites lors de la campagne électorale, y compris en ce qui concerne les incitations fiscales, l'accès aux marchés publics et l'accès à de nouvelles formules pour le financement bancaire. Les divers partis se sont par ailleurs accordés sur une répartition qui donne 13 départements au parti de la lampe, 7 portefeuilles à l'Istiqlal, 5 au MP et 4 ministères au PPS. Chaque parti se dotera d'un département phare selon l'organigramme final. Sauf changement improbable, l'Agriculture reviendra au MP, le Le Tourisme à l'Istiqlal, les Finances et l'économie au PJD, alors que le PPS héritera du portefeuille des Collectivités locales. La nouvelle structuration du gouvernement de Benkirane a également opéré des scissions au sein d'autres départements, afin de permettre une présence plus homogène des partis de la majorité. C'est le cas de la mise en place de ministères, au lieu de secrétariats d'Etat, pour l'Enseignement scolaire et l'Artisanat, qui reviendront en principe au PJD et à l'Istiqlal. La commission devra pourtant attendre le feu vert des instances dirigeantes, qui n'ont pas encore tranché sur les listes définitives de leurs candidats et restent attentives à ce qui ce qui se passe au sein de l'enceinte parlementaire. Les nouveaux présidents des groupes parlementaires seront automatiquement exclus de la course aux portefeuilles ministériels. Pour le PJD, Lahcen Daoudi , El Habib Choubani et Abdelaziz El Omari ont implicitement annoncé leur retrait de la course aux portefeuilles ministériels, alors qu'un seul d'entre eux devra être élu nouveau président des 107 députés du parti.