Après l'arrestation d'un individu accusé d'abus sur les journalières marocaines, le gouvernement andalou a promis une série de mesures pour éviter que cela ne se reproduise. L'étau se serre autour des présumés agresseurs des journalières marocaines s'affairant dans les exploitations agricoles de fraise et fruits rouges à Huleva, dans le sud espagnol. Après l'arrestation d'une première personne par la brigade de police en charge des Etrangers, le parquet de Huleva mène aussi son enquête. La réaction du bureau du procureur de cette région fait suite à une plainte déposée par le département en charge des politiques migratoires, relevant du gouvernement andalou. Le prévenu, poursuivi en état de liberté, a été signalé par au moins cinq femmes comme l'auteur d'une série d'agressions sexuelles. Il s'agit d'un citoyen espagnol âgé de 47 ans, selon la police. Il s'agirait d'une première accusation parmi d'autres qui devraient tomber sous peu. Interpellé par les élus de l'assemblée andalouse, le gouvernement andalou a reconnu finalement l'existence de ces abus et exactions. La ministre régionale en charge du département et de la justice, Rosa Aguilar a souligné sous la coupole régionale qu'elle a porté l'affaire devant la justice suite à une réunion avec des organisations et syndicales et sociales de cette région. De même, la ministre régionale a sollicité l'intervention du ministère de l'Emploi, département duquel relève les inspections du travail. La ministre régionale a réagi suite à une interpellation d'une députée locale de la Gauche Unifiée, Elena Cortes. Dans son intervention, la députée andalouse a regretté que ce soit un média allemand qui a levé le voile sur ses scandales dont sont victimes ces femmes s'affairant dans la récolte de la fraise dans cette province espagnole. La députée a rappelé que la région dispose d'une loi contre la violence contre les femmes, appelé Loi de lutte contre la violence de genre. Il s'agit d'un texte qui punit sévèrement les abus de tout genre contre les femmes. La députée a rappelé aussi que la protection de ces femmes relève du ressort du gouvernement andalou, lequel a failli dans sa mission pour prodiguer l'assistance nécessaire à ces saisonnières recrutées dans leur pays d'origine. L'élue locale a insisté sur le fait que ces travailleuses ignorent le castellan et sont hébergés in situ dans les exploitations, ce qui les rendent davantage vulnérables et isolées du monde extérieur. La députée a évoqué à cette occasion des statistiques alarmants sur le nombre des avortements volontaires enregistrés dans cette province durant cette campagne agricole. De fait, aucun chiffre officiel n'est livré, mais les services sociaux parlent de plusieurs cas concernant les travailleuses dans les exploitations agricoles. La chargée du portefeuille de la justice auprès du gouvernement andalou a indiqué que son département ignorait l'existence de ces pratiques dénoncées par la presse. «Mais dès que nous avons eu connaissance de ce dossier, nous avons réagi immédiatement» s'est-elle défendue. L'absence de plaintes a été l'explication donnée aussi par le consulat du Maroc à Séville pour justifier sa méconnaissance de ce scandale. Contactées par Les Inspirations ECO, des sources consulaires à Séville ont souligné que les victimes ne se sont jamais adressées à la représentation consulaire et n'ont jamais demandé de l'aide. «Nous effectuons régulièrement des visites aux exploitations mais nous n'avons jamais eu vent de ces pratiques sinon nous aurions pu leur présenter l'assistance nécessaire dans ce genre d'affaires», regrette notre source. Le dossier inquiète les autorités andalouses et jettent de l'ombre sur ce projet de partenariat considéré comme exemplaire et louée par les instances européennes elles-mêmes. Une source au sein du département des migrations a souligné aux Eco que cette affaire a troublé les relations entre les départements marocains en charge de ce dossier et espèrent qu'à présent que le dossier est entre les mains de la justice, les choses rentrent dans l'ordre. À cet effet, le gouvernement andalou a promis la mise en place d'une série de «mesures transversales», pour détecter les abus. L'Exécutif andalou se penche aussi sur l'organisation d'une campagne de sensibilisation auprès de ces femmes afin qu'elles dénoncent ces abus ou harcèlement dans l'immédiat.