Dans quelques semaines, Casablanca verra l'inauguration du tout premier DS store du Maroc. L'occasion pour nous, de revenir sur les grandes dates ayant jalonné l'histoire de cette griffe synonyme de design, de prestige, de confort et d'innovation à la française. Le luxe automobile n'a jamais été la stricte exclusivité ou spécialité des firmes allemandes. Italiens, Japonais et Suédois savent en faire, très bien même. Mais qu'en est-il des Français ? À l'inverse de son rival au losange qui se contente de proposer sur sa gamme une finition chic, dite initiale Paris, le groupe PSA, lui, a décidé, il y a quelques années maintenant, de prendre le taureau par les cornes. Comment ? En érigeant au rang de marque à part entière la griffe DS. Deux lettres chargées d'histoire et ayant contribué à donner leurs lettres de noblesse à la marque qui les a enfanté. Un joli patrimoine historique Présentée pour la première fois au public, le 6 octobre 1955 à l'ouverture du Salon de l'automobile de Paris, la DS 19 est née après 17 ans de gestation ! Au vu de sa ligne admirable et même avant-gardiste en son temps, cette française s'est fait aussitôt pardonner son retard, comme l'attestent ses premiers chiffres de ventes, soit 12.000 exemplaires vendus à la fin de sa première journée et 80.000 commandes fermes enregistrées durant le salon ! Une fois sortie, la DS 19 suscita l'admiration de ceux ayant croisé les premières unités en circulation, jusqu'à créer et même fréquemment, des attroupements dans la rue. Aussi avant-gardiste en son temps qu'un Concorde et novatrice à plus d'un titre, la première DS est le fruit d'un travail collégial entre trois grands hommes: Flaminio Bertoni, un styliste italien de talent qui a signé son design, André Lefèbvre, un ingénieur aéronautique de formation qui a supervisé la genèse technique de la DS 19 (y compris son aérodynamisme), puis Paul Magès, un ingénieur autodidacte, qui a mis au point sa fameuse suspension hydraulique. Si elle n'était que l'une des multiples innovations (comme le freinage à assistance hydraulique) de la première DS, cette suspension hydro-pneumatique lui procurait une tenue de route et un confort qu'aucune autre automobile n'avait jusque-là connus. Si bien que le général De Gaule ne jurait que par la DS, qui fut sa voiture présidentielle officielle. D'ailleurs, elle lui sauva la vie en 1962, lors de l'attentat du Petit-Clamart, roulant de manière contrôlable, malgré deux pneus crevés ! Au fil des ans, cette voiture de cadres, d'élus ou d'une clientèle ayant prospéré dans les affaires eut droit à diverses variantes (ID 19, DS 19 Prestige) et déclinaisons (break, cabriolet), avec un joli succès commercial à la clé. En effet, il s'en est vendu près d'un million d'exemplaires entre 1955 et 1975, avec un pic de production atteint en 1970. Renaissance en tant que marque En quête de luxe dans sa gamme, la marque aux chevrons décide de puiser dans son prestigieux passé pour relancer le label DS, en tant que finition haut de gamme. C'était en 2009, année où fut dévoilé le concept DS Inside, annonciateur d'une nouvelle finition chic : la Ligne DS. Premier modèle à matérialiser cette renaissance, la DS3 est lancée un an plus tard et aussitôt bien accueillie par la clientèle. D'une année à l'autre, l'offre badgée DS s'élargie. Après la DS4 en 2010, la DS5 arrive vers la fin 2011. En mai de l'année suivante, c'est à son bord que François Hollande remonte les Champs-Elysées à l'occasion de son investiture en tant que président de la République. Parallèlement à cela, l'internationalisation de DS est en marche. Après l'Europe et la Russie, les automobiles DS arrivent en Chine, à Hong Kong, en Malaisie, en Argentine et d'autres marchés mondiaux. En juin 2014, le directoire du groupe PSA officialise la création de la marque DS. Commence alors une nouvelle aventure orientée sans concession sur le haut de gamme et travaillé à la main avec tout un savoir-faire artisanal français. Aujourd'hui, des bois rares, des cuirs de haute facture et des inserts métalliques façonnés avec minutie subliment les habitacles des automobiles DS. Des intérieurs qui portent en eux la signature même de la marque, à l'image du cuir façon bracelet de montre qui agrémente les sièges ou encore, le motif de S en relief qui se retrouve également sur les appuie-têtes, mais aussi comme logo incrusté au volant. Le design, le choix des couleurs et des matériaux, leur finition précise et exigeante pour habiller l'intérieur d'une DS... autant d'aspects sur lesquels le groupe PSA n'a pas lésiné, ayant confié cette mission à Olivier Daillance, un ex de chez Louis Vuitton ! Un avenir électrisant Incarnant à merveille la montée en puissance de la marque, le DS7 Crossback a été lancé vers le début 2018. Sept mois plus tôt et comme la DS5 à son lancement, il a lui aussi servi de véhicule officiel pour l'investiture du président Emanuel Macron. Beau, raffiné doté du nec plus ultra en matière de sophistications de confort le premier vrai SUV de DS s'autorise même quelques friandises high-tech encore réservées aux voitures du segment supérieur, comme le module de pilotage semi-autonome (DS Connected Pilot), la suspension adaptative avec scanneur de route (DS Active Scan Suspension) ou encore, le système DS Night Vision. Proposée en option, cette caméra infrarouge détecte, en conduite nocturne, les piétons et les animaux sur une distance de 100 mètres au-devant du véhicule et alerte le conducteur via l'instrumentation digitale ou l'affichage tête-haute. S'il passe inévitablement par une réussite à l'international, l'avenir de la marque est également voué à une électrification. En la matière, l'ingénierie de la marque a déjà anticipé le futur à travers le concept E-Tense dévoilé en 2016, lors du Salon de Genève. Plus proche de nous dans le temps, le concept DS X E-Tense est plus qu'une évolution du premier proto' ou l'annonciateur d'un prochain coupé dans la gamme, mais carrément un «rêve pour 2035», selon les propres termes du constructeur. Futuriste à tous les niveaux, le DS X E-Tense reçoit une carrosserie en carbone, avec des portes à ouverture en élytre donnant accès à un cockpit où le conducteur s'installe sur un siège pyramidal étendu s'adaptant à sa morphologie, tandis qu'il est accueilli par Iris, un assistant hologramme qui s'affiche au cœur de son espace habitable. Animé d'un moteur 100% électrique de 400 kW (540 chevaux), il dispose aussi d'un mode spécifique permettant de porter sa puissance à 1.000 kW, soit l'équivalent de 1.360 ch. Le tout, tout en profitant du savoir-faire de l'écurie DS Virgin Racing engagée en Formule E. Tournée et projetée vers l'avenir, la marque DS est résolue à gagner son pari, celui de la réussite et de la pérennité du luxe automobile à la française.